Bernard Cazeneuve appelle à la retenue et à l’apaisement
Communiqué de presse de M. Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur du 19 juillet 2014.
Je condamne fermement les violences commises lors du rassemblement qui s’est formé Boulevard Barbès à Paris le samedi 19 juillet, dirigées contre les forces de l’ordre chargées de faire respecter l’interdiction de manifester qui avait été validée par le juge administratif.
Je salue le sang-froid des policiers et des gendarmes qui, sous la direction du préfet de police et de son état-major, ont mis fin aux incidents en effectuant leur mission avec courage, sang-froid et retenue. J’adresse à chacun des 17 policiers et gendarmes blessés mes vœux de prompt et total rétablissement et assure les forces de l’ordre de mon soutien et de ma gratitude.
Je constate que les mesures opportunément prises et les moyens engagés ont permis de circonscrire les incidents hélas prévisibles, mais tout à fait maîtrisés puisqu’aucun dégât sérieux n’est à déplorer.
Chacun est en droit d’avoir, sur le conflit du Proche-Orient, une opinion sincère et respectable qui, dans notre Etat démocratique de liberté, d’égalité et de fraternité, doit s’exprimer sans haine ni violence. Aucune divergence d’analyse ou de conviction ne peut justifier, sur le sol national, que des français s’affrontent et s’invectivent au nom de leurs opinions divergentes. Aucune différence de sensibilité, aucune appartenance religieuse ne peut justifier davantage des déferlements de haine et des amalgames nauséabonds, d’où qu’ils viennent et à quelque groupe qu’ils s’adressent.
Parce que nous sommes attachés à ces valeurs, parce que nous savons le prix qu’il a fallu payer à travers l’Histoire pour qu’elles deviennent le socle de notre République et l’éthique de la Nation, j’en appelle à la responsabilité de tous, pour que la dignité l’emporte sur l’excès et le respect sur l’intolérance.
Ce n’est qu’à cette condition exigeante, surtout lorsque les événements sont difficiles et passionnels, que nous pourrons continuer à protéger notre chance du vivre ensemble et que nous constituerons un légitime exemple pour ceux qui, ailleurs, se combattent.