Le ministère de l'Intérieur participe à nouveau, cette année, à la campagne d''information et de sensibilisation du public sur les risques liés à la baignade.
La publication récente du rapport de l'enquête "Noyades 2018", coordonnée par Santé publique France en collaboration avec les services de secours, est l'occasion de faire le point sur l'accidentalité des pratiques aquatiques.
L’enquête NOYADES a pour objectif de recenser l’ensemble des noyades et de décrire les caractéristiques des victimes et certaines circonstances de survenue des noyades à des fins de prévention. Cette enquête a été réalisée du 1er juin au 30 septembre 2018 en France métropolitaine et en outre-mer en collaboration avec le ministère de l’Intérieur. Elle a recensé sur cette période 1 649 noyades accidentelles avec une proportion de noyades suivies de décès de 25 %. Les noyades accidentelles concernent tous les lieux et tous les âges : durant l’été 2018, 44% des noyades accidentelles ont eu lieu en mer, 31% en piscine tous types confondus, 22% en cours d’eau ou plan d’eau et 4% dans d’autres lieux avec une répartition de noyades fatales respectivement de 40%, 17%, 40% et 3%.
Par rapport à la dernière enquête menée en 2015, on observe une augmentation importante du nombre de noyades accidentelles de l’ordre de 30 % (1266 en 2015 contre1649 en 2018) et une stabilisation du nombre de noyades accidentelles suivies de décès (436 en 2015 contre 406 en 2018). L’augmentation des noyades accidentelles entre les étés 2015 et 2018 s’observait essentiellement chez les moins de 13 ans (338 en 2015 contre 600 en 2018). Chez les enfants de moins de 6 ans, la hausse est de 96% globalement et de 132% pour les seules piscines privées familiales. Le contexte de fortes chaleurs durant l’été 2018 est l’un des facteurs pouvant expliquer l’évolution entre les enquêtes 2015 et 2018.
Durant l’été 2018, les enfants de moins de 6 ans ont représenté 28% des noyades accidentelles et 9% des décès. En piscine privée familiale, près des trois quarts des noyades et 45% des noyades suivies de décès concernaient les moins de 6 ans. Chez ces derniers, 73% des noyades ont eu lieu pendant une activité de baignade. Ces noyades sont évitables. Il est important d’apprendre à nager aux enfants le plus tôt possible ou tout du moins de les habituer au milieu aquatique, même si ces conditions à elles seules ne peuvent prémunir contre les noyades chez les enfants. Un enfant doit toujours être surveillé de manière permanente et rapproché par un seul adulte responsable, le mieux étant de se baigner avec l’enfant.
Le 24 juillet dernier en fin d’après-midi , sur la plage de Boyardville, le poste de secours a été alerté pour une personne qui se trouvait en difficulté dans l’eau. La victime se baignait, en dehors de la zone autorisée, à environ 200 m du poste de secours. Elle a été sortie de l’eau avant l’arrivée des sauveteurs par un sapeur-pompier de Loire-Atlantique, qui n'était pas en service, et prise en charge immédiatement par les sauveteurs du poste. La victime était en état de petite hypoxie. C'est un début de noyade où la conscience et le pouls sont généralement normaux mais où les voies respiratoires sont plus ou moins encombrées et nécessitent souvent la mise sous inahalation d'oxygène. Ce sauvetage m’a marqué car il illustre bien le modèle français de sécurité civile où le citoyen est le premier acteur de la chaîne du secours. En faisant preuve de bienveillance et de courage, cette personne a contribué à la réussite du sauvetage.
Si on voit une personne en train de se noyer, le comportement à adopter est le suivant :
La méconnaissance des dangers du littoral accroît le risque de noyade. Sur la côte atlantique, les courants et les baïnes sont des éléments qui mettent les baigneurs en difficulté.
La plupart des noyades se déroulent dans des zones non surveillées. Ces endroits attirent les vacanciers en recherche de tranquillité et d’isolement mais se révèlent bien souvent dangereux pour les baigneurs. Je recommande aux vacanciers de se rendre sur les plages surveillées. Les zones de baignade délimitent une zone de bain dépourvue de danger. Je leur conseille également de se renseigner auprès des mairies ou des offices de tourisme sur les lieux de baignade à privilégier et sur les risques existants. Les nageurs sauveteurs des postes de secours sont aussi qualifiés pour répondre aux questions de sécurité sur la plage et leur prodigueront volontiers des conseils sur la prévention des risques liés à la baignade. Enfin, je recommande à chacun d’être attentifs à l’ensemble des baigneurs ; chaque citoyen peut alerter les secours en cas de noyade.