48 millions de personnes disposent du permis de conduire en France. L’examen du permis de conduire est le premier examen de France en volume : en 2018, 1,6 million de candidats ont présenté l’épreuve théorique générale (le « code ») et 1,9 million de candidats se sont présentés à des épreuves pratiques (la « conduite »).
Parmi les besoins des jeunes, il y en a un qui revient souvent : c’est un besoin de mobilité et d’autonomie qui passe notamment par l’obtention du permis de conduire.
Premier examen en nombre de candidats, le permis est aussi une question de sécurité routière. 4% des accidents mortels impliquent des conducteurs sans permis. Des conducteurs qui ont parfois reculé devant :
Nous devons faire mieux : c’est la mission qui a été assignée à la députée Françoise Dumas, qui a remis son rapport le 12 février et qui a concerté très largement, plus de 200 acteurs.
Les réponses du Gouvernement s’organisent autour de 4 axes :
Cette réforme se fait tout en gardant un haut niveau en matière de sécurité routière.
Au total, l’ensemble de ces mesures permet de viser une baisse du coût du permis allant jusqu’à 30 %.
À terme, l’ensemble des jeunes d’une même classe d’âge participant au SNU (environ 800 000) bénéficiera de nouvelles mesures relatives à l’éducation routière et au permis de conduire.
Dans le cadre de la première phase du SNU dite « phase de cohésion », tous les jeunes bénéficieront d’une sensibilisation à la sécurité routière et d’une première étape de préparation collective en vue du passage de l’épreuve théorique de l’examen du permis de conduire (épreuve du « code de la route »).
À l’issue de la phase de cohésion, les jeunes disposeront également d’un accès gratuit à une plateforme Internet de formation au code de la route, en e-learning, et de la gratuité de la première présentation à l’épreuve théorique du permis de conduire (dont le prix est fixé à 30 € par la réglementation).
La mesure sera mise en place dès les premiers SNU qui auront lieu au mois de juin 2019.
Pour l’acquisition d’un certain nombre de compétences de conduite, l’apprentissage sur simulateur est aussi performant que celui dispensé dans des conditions réelles de circulation. Il permet de réduire la durée et donc le coût de la formation à la conduite dispensée dans un véhicule en conditions réelles de circulation (neige, montagne, trafic très dense ...).
Pour encourager l’usage du simulateur dans l’apprentissage de la conduite, l’État décide de mettre en place une mesure d’incitation fiscale (suramortissement) pour les exploitants d’école de conduite pour leur permettre de s’équiper.
Cette mesure est complétée par celle relative à l’augmentation, de 5 à 10 heures, de la durée d’apprentissage pouvant être dispensée sur simulateur dans les 20 heures minimum obligatoires de formation à la conduite.
L’apprentissage de la conduite dispensé sur un véhicule équipé d’une boîte de vitesses automatique présente moins de difficultés que celui dispensé sur une boîte manuelle, car il permet immédiatement de se concentrer sur l’environnement et les situations de conduite rencontrées sans devoir se préoccuper de la maîtrise des commandes du véhicule (changements de vitesse).
Pour cette raison, la durée minimale obligatoire de l’apprentissage de la conduite sur un véhicule équipé d’une boîte de vitesse automatique est de 13 heures (au lieu des 20 heures sur un véhicule équipé d’une boîte manuelle). Le coût de la formation est donc moins élevé que pour un véhicule à boîte manuelle.
Remarque : Aujourd'hui, la possibilité, pour la personne ayant obtenu le permis de conduire sur une boîte automatique, de conduire un véhicule avec une boîte manuelle est possible au bout de six mois, moyennant le suivi d’une formation de 7 heures dans une école de conduite ayant obtenu le label « école de conduite de qualité ».
Le délai, permettant de conduire sur un boîte manuelle après avoir obtenu le permis de conduire sur une boîte automatique, est réduit de 6 à 3 mois.
Cette mesure sera mise en place d’ici la fin de l’année.
La conduite supervisée est un mode d’apprentissage en conduite accompagnée permettant à l’élève conducteur, à la suite de la formation initiale ou après échec à l’épreuve de conduite, d’acquérir de l’expérience de conduite, à moindre coût, avec un accompagnateur de son choix (ex : parents ou autres proches), titulaire de la catégorie B du permis de conduire depuis au moins cinq ans sans interruption. La conduite supervisée concerne encore trop peu d’élèves conducteurs.
Désormais, en cas d’échec à l’épreuve de conduite, tout élève disposera d’un droit d’accès à la conduite supervisée, sans délai ni formalité, exceptée celle d’obtenir l’accord de l’assureur. Seul un niveau de maîtrise manifestement insuffisant, renseigné par l’inspecteur le jour de l’examen, pourrait le priver de ce droit. Cette faculté sera automatiquement accordée au regard des capacités minimales de l’élève à poursuivre son apprentissage par cette voie.
Cette mesure sera mise en place d’ici la fin de l’année et concernerait 300 000 des 580 000 candidats ajournés chaque année.
La conduite encadrée est une période de conduite accompagnée, qui s’adresse exclusivement aux personnes suivant une formation professionnelle en vue de l’obtention d’un diplôme de l’Education nationale et de la Jeunesse permettant la délivrance du permis de conduire (ex : CAP de conducteurs routiers de marchandises, livreurs de marchandises ou livreurs, BAC pro conducteur transport routier de marchandises, etc.). L’accompagnant est généralement le maître d’apprentissage.
Il a été décidé d’étendre le dispositif de la conduite encadrée aux titres professionnels du ministère du Travail et à ceux de l’Education nationale et de la Jeunesse qui ne visent pas exclusivement les professions de conducteurs routiers, mais pour lesquels l’obtention de la catégorie B du permis de conduire est indispensable pour l’exercice de l’activité professionnelle (ex. : aide aux personnes, artisans opérant des livraisons, etc.).
Cette mesure permettra d’accroître significativement le nombre de jeunes qui obtiendront la catégorie B du permis de conduire gratuitement, dans le cadre de leur formation.
Expérimentation à partir de janvier 2020 d’une plateforme de réservation en ligne des places d'examen pratique dans cinq départements pour une durée de 8 mois : l'Aude, la Haute-Garonne, le Gers, le Gard et l'Hérault.
Cette plateforme permettra à chacun de réserver sa place d'examen en ligne. L'objectif est de bénéficier de délais maîtrisés, d’une date d’examen choisie à l’avance et ainsi d’augmenter ses chances de réussite.
En connaissant sa date de passage, l’élève est en mesure de mieux adapter la formation nécessaire à sa réussite dès le premier passage.
Cette expérimentation, réservée aux écoles de conduite et aux candidats des départements concernés, permettra de vérifier une meilleure adéquation entre l’offre et la demande tout en responsabilisant les candidats quant à leur niveau de préparation.
Ce nouveau système de gestion des places doit offrir une meilleure répartition des examens en rapprochant l’offre et la demande.
Afin de responsabiliser les candidats et de limiter l’absentéisme aux seuls impondérables, toute place réservée et non utilisée entraînera un délai avant une nouvelle réservation.
Pour inciter les candidats à se présenter avec un niveau de préparation optimal, le délai de représentation après un échec sera conditionné au résultat obtenu : plus le niveau était faible le jour de l’examen, plus le délai d’attente pour se représenter sera long. En s’appuyant sur l’évaluation des inspecteurs du permis de conduire, cette règle participe de la responsabilisation des élèves et contribuera à la régulation des flux de demandes de places d’examen.
Concrètement, une fois sur la plateforme, le candidat, sur les conseils de son formateur, peut :
Pour effectuer ces démarches l’élève conducteur peut :
Cette expérimentation, qui vise à donner plus de liberté aux candidats tout en les responsabilisant davantage, permettra de mesurer l’impact de cette réforme sur le délai d’attente et le taux de réussite, avant une extension au reste du territoire si les résultats sont au rendez-vous.
Par ailleurs, des mesures d’organisation et de pilotage des recrutements d’examinateurs contribueront à réduire les délais de présentation au second examen dans les zones où la situation est significativement plus dégradée que la moyenne.
La plateforme gouvernementale permettra au futur conducteur de sélectionner son auto-école selon ses propres critères de choix, sur la base d’une information claire et transparente. Les écoles de conduite proches de son bassin de vie ou d’emploi seront accessibles sur une carte en ligne via la géolocalisation, soit en utilisant sa position, soit en renseignant une adresse.
Echéance prévisionnelle : fin 2019
Pour chaque auto-école, les informations suivantes seront disponibles :
Les élèves pourront également y trouver :
Par ailleurs, un contrat type avec un nombre limité, mais obligatoire, de rubriques tarifaires va être élaboré afin de faciliter les comparaisons sur Internet des tarifs et des prestations proposées par les écoles de conduite.
Mesure n°8 : La création d'un livret de formation numérique pour suivre la progression du candidat en temps réel
La création d'un livret de formation numérique permettra de renseigner les heures de conduite effectuées par l’élève et de suivre sa progression, documentée par son enseignant, pour planifier au mieux le passage de son examen.
Il sera expérimenté à partir du 1er janvier 2020, puis généralisé.
Ce livret, obligatoire pour tous, indiquera :
Ces informations permettront de mieux évaluer son niveau de préparation et sa capacité à réussir l’examen pratique. Les services publics de l’éducation routière auront accès à ce document et pourront communiquer avec l’élève lors des différentes étapes de son parcours, à partir des éléments contenus dans ce livret.
Si le jeune, titulaire de la catégorie B du permis de conduire, ne pourra conduire seul qu’à sa majorité, il a été décidé, dans le cadre de l’apprentissage anticipé de la conduite, de lui permettre de passer son examen dès l’âge de 17 ans.
Cette mesure sera mise en place d’ici la fin de l’année.
Cette mesure est de nature à faciliter la préparation à l’examen, et à augmenter l’expérience du jeune conducteur avant sa majorité, dans des conditions de sécurité optimales.
1,5 million de candidats se présentent chaque année à l’examen du code. Le cadre de cette épreuve est fixé par la directive européenne 2006/126/CE du 20 décembre 2006.
La banque actuelle de questions, utilisée depuis mai 2016, permet de vérifier que les candidats connaissent les règles du code de la route et surtout comprennent pourquoi celles-ci doivent être mises en œuvre. Elle est composée d’environ 950 visuels (photos et vidéos) qui illustrent des situations concrètes.
Au total le candidat doit répondre à 40 questions et ne pas commettre plus de cinq erreurs pour valider l’examen. La réussite de cet exercice constitue un préalable au passage de l’examen pratique. Le taux de réussite était de 60% en 2018.
La banque de questions de l’ETG est régulièrement revue et de nouvelles questions introduites. Pour ce faire, un appel d’offre a été publié et le titulaire du marché devrait être connu au plus tard au mois de juin.
Dans le cadre de ce nouveau marché, la banque de questions sera renouvelée en veillant à ce que les questions soient intelligibles et claires, y compris pour les publics les plus en difficulté.