Discours de M. Bruno Le Roux, ministre de l'Intérieur, à l'occasion de l'inauguration de l'hôtel de police de l'agglomération de Longwy, le 20 janvier 2017.
- Seul le prononcé fait foi -
Monsieur le ministre, mon cher Christian,
Monsieur le préfet de région,
Monsieur le député-maire, mon cher Jean-Marc,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Directeur départemental de la sécurité publique,
Monsieur le sous-préfet,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureux d’être là aujourd’hui et je le suis à plus d’un titre.
D’abord parce que je me trouve aux côtés de deux amis : Christian, nous n’avons pas attendu d’être est l’un et l’autre au gouvernement pour travailler ensemble et nous apprécier et je te remercie pour ton intervention et les mots que tu viens de prononcer et Jean-Marc, avec qui j’ai siégé sur les bancs de l’Assemblée nationale jusqu’à ces dernières semaines et qui s’est révélé très vite, dès son arrivée au Palais Bourbon, un parlementaire décidé et tenace et très soucieux précisément de la sécurité du pays et à qui j’adresse également mes remerciements pour les propos qu’il vient de tenir.
La deuxième raison, qui me rend particulièrement heureux d’être là, est que la mission qui m’est proposée n’est pas la plus désagréable puisqu’il s’agit d’inaugurer à vos côtés ce bel hôtel de police, ici à Mont-Saint-Martin, construit – m’a-t-on dit- sur une ancienne friche commerciale et qui remplace le vieil et vétuste commissariat de Longwy.
Inaugurer un bâtiment, constitue toujours une occasion de rendre compte d’une politique. Les élus locaux, que vous êtes, Mesdames, Messieurs, le savez bien qui vivez au rythme des projets et qui, quand une nouvelle école est prête à accueillir des élèves, quand une crèche ouvre, quand un gymnase sort de terre, quand un EPAD ouvre ses portes, brossez la politique que vous entendez conduire, dans le domaine de l’Education, celui de la petite enfance, du sport ou bien encore de l’accompagnement des personnes âgées.
Je pourrais en faire de même, à la place qui est la mienne, concernant ce nouvel équipement au service de l’agglomération de Longwy, dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui. Il est le fruit d’un partenariat entre l’Etat les collectivités locales et je remercie les élus et Monsieur le maire pour leur engagement au service de ce projet. Mais il est vrai qu’il témoigne également en lui-même de l’effort inédit de reconstruction des forces de sécurité que nous avons réalisé depuis le début de ce quinquennat.
Monsieur le secrétaire d’Etat au Budget peut même vous en donner le détail. Il le connait et il y a consenti volontiers dans l’exercice de sa responsabilité, au cours de la préparation de chaque loi de finances. Nous avons, depuis 2012, année budgétaire après année budgétaire, consacré les moyens nécessaires pour :
Mais cet hôtel de police témoigne également d’autre chose, de quelque chose de moins concret, de moins tangible, de moins palpable mais pour autant d’éminemment important. D’essentiel même dans ses temps troublés, où trop de nos concitoyens ont le sentiment que les repères collectifs s’effacent, où notre manière de vivre ensemble semble « s’effilocher », où les valeurs qui nous unissent et devraient nous rassembler, semblent perdre de leur densité. Ce bâtiment est tout simplement un signe du respect – c’est en tout cas comme cela que je le perçois et que j’ai envie de le dire.
Une triple marque de respect d’ailleurs : de l’Etat vis-à-vis des territoires, de l’Etat vis-à-vis de nos concitoyens, qui sont les usagers du service public de la sécurité et enfin de l’Etat vis-à-vis des fonctionnaires de police eux-mêmes.
Respect vis-à-vis des territoires d’abord.
Pour les habitants, qu’ils y aient à faire ou pas d’ailleurs, un commissariat représente un pôle de stabilité, un point de repère, un élément de leur paysage urbain. Il est aussi aux yeux de tous, l’incarnation de l’Etat, et le symbole concret de son engagement au service de la sécurité et de la protection de chacun. Il est également le signe d’une vitalité territoriale. L’investissement de la puissance publique accompagne et se faisant, nourrit l’essor retrouvé d’un territoire. C’est un marqueur de développement et de considération.
Je suis très attaché à la présence physique, concrète de l’Etat dans l’exercice de ses missions régaliennes.
Mon prédécesseur le disait avant moi et son prédécesseur le disait également : le ministère de l’Intérieur n’est pas seulement le ministère de la sécurité, il est aussi celui de l’armature territoriale de l’Etat, constituée de notre réseaux de préfectures et de sous-préfecture, du réseau des maisons de services publics mais également des commissariats et groupement de gendarmerie. Dans l’exercice de ces missions, l’Etat intervient avec le souci de la proximité et de l’accompagnement des territoires. L’Etat, permettez-moi l’expression, cela se voit et cela se perçoit.
Respect vis-à-vis de nos concitoyens. Les Français, où qu’ils vivent, ont tous droit au même niveau de sécurité. Garantir leur sécurité et leur bien-être, pour leur permettre de vivre en toute quiétude, est – comme vous le savez – une de nos priorités.
Je commentais hier les chiffres de la délinquance, qui sont globalement à la baisse en ce qui concerne les principaux indicateurs – c’est le cas également dans le département concernant les cambriolages et les vols avec violence – et j’ai rappelé à cette occasion l’orientation qui est celle du gouvernement.
La menace terroriste à laquelle nous faisons face depuis plus de dix-huit mois ne nous conduit en aucune manière à délaisser la sécurité publique et la lutte contre la petite et moyenne délinquance. La mobilisation de nos forces de sécurité est totale, elle est constante, elle est intense et pour maitriser et contenir la menace terroriste et pour assurer la protection due à chacun. Un nouvel hôtel de police est ainsi la marque de l’égalité de traitement des citoyens, qui ont le droit au même niveau de service, quel que soit le contexte dans lequel notre pays est plongé.
Et enfin, respect vis-à-vis des fonctionnaires de police eux-mêmes.
Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour saluer une nouvelle fois l’engagement des fonctionnaires de police. Je veux les remercier ici à Longwy comme je le fais partout où je vais et les assurer de la reconnaissance de la Nation.
On peut juger la chose comme étant triste et désolante ou au contraire s’en féliciter et essayer de maintenir la permanence de ce sentiment – c’est ce que je souhaite faire en tant que ministre de l’Intérieur – mais le fait est que les Français ont semblé redécouvrir unanimement leurs forces de sécurité au moment des attentats que la France a eu à subir.
Du cœur de la douleur et du chagrin dans lequel ils étaient plongés, ils se sont rendus compte de l’excellence républicaine, du professionnalisme et du dévouement de ces femmes et des ces hommes qui assurent leur protection au péril de leur propre vie – policiers, gendarmes, personnels de la sécurité civile notamment. Ils ont compris qu’ils pouvaient pleinement compter sur eux. Et ils ont eu envie de le témoigner.
Ma responsabilité en tant que ministre de l’Intérieur et celle du gouvernement est de tout faire pour que cette reconnaissance et ce respect dû aux forces de sécurité passent également par des conditions de travail améliorées, modernisées ainsi que par de nouvelles protections dans l’exercice de leurs missions.
Ce bâtiment fonctionnel et aux normes constitue à n’en pas douter, un cadre de travail plus performant et plus agréable.
L’effort que j’ai mentionné au début de mon propos sur la modernisation des matériels mis à la disposition des fonctionnaires de police – je n’en ferai pas le détail ici, des boucliers balistiques souples, des cagoules, des gilets porte-plaques balistiques pour les véhicules ainsi que des véhicules nouveaux… - s’inscrit également dans ce double mouvement de reconnaissance et de respect.
Il en est de même pour le projet de loi dit de sécurité publique que j’ai l’honneur de défendre, d’abord au Sénat la semaine prochaine et ensuite devant l’Assemblée nationale et qui contient des dispositions pour mieux protéger les policiers et gendarmes et renforcer le respect qui leur est dû.
Mesdames et Messieurs, je conclus, je ne veux pas être long.
Je souhaite une bonne installation à l’ensemble des fonctionnaires dans ce bel Hôtel de police. Je remercie à nouveau l’ensemble des élus et collectivités locales qui ont permis à ce projet d’aboutir. Et je veux vous redire la volonté farouche du gouvernement à faire de la sécurité, chaque jour de chaque semaine de chaque mois qui une de nos priorités intangibles.
Vive la police nationale !
Vive la République
Et vive la France
Je vous remercie.