Violents incidents entre supporters à Marseille en marge de l'Euro 2016

11 juin 2016

Communiqué de presse de Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, en date du 11 juin 2016


Une fois de plus, et comme depuis près de trente ans, une compétition internationale de football est le théâtre d’affrontements entre individus violents se prétendant supporters de leur équipe nationale. Les incidents qui se sont déroulés cet après-midi à Marseille entre 16h00 et 17h30 s’inscrivent malheureusement dans ce contexte qui avait aussi caractérisé l’Euro 2012, notamment à l’occasion du match « Pologne-Russie ».

Bernard CAZENEUVE salue tout d’abord l’action courageuse et déterminée des forces de l’ordre qui a permis de contenir les troubles et de séparer les groupes antagonistes afin de ramener le plus rapidement possible le calme dans la cité phocéenne. Parmi les blessés, un ressortissant britannique a été grièvement atteint. Immédiatement secouru par les forces de l’ordre, il a été évacué et pris en charge en milieu hospitalier.

Des mesures de prévention des violences péri-sportives

La prévention des violences péri-sportives est, depuis plusieurs années une priorité pour le ministère de l'Intérieur. Ce risque était pleinement pris en compte dans la préparation de l’Euro 2016, au même titre que les autres menaces, terroristes notamment.

C’est ainsi que 3000 mesures d'interdictions d'entrées sur le territoire ont été prises par le ministère de l'Intérieur, sur la base des fichiers recensant les interdits de stade des différents pays participant à la compétition, ou d'informations sur des individus susceptibles de provoquer des troubles à l'ordre public sur le territoire national.

Par ailleurs, à la demande des autorités françaises, le gouvernement britannique a retenu les passeports de 3000 individus considérés comme hooligans, les empêchant ainsi de venir en France durant toute la durée de la compétition.

La coopération internationale dans le cadre de l'Euro 2016

Plus de 200 policiers étrangers participent également à la sécurisation de l'Euro 2016. Certains sont présents en permanence au sein du centre de coopération policière internationale installé à Lognes. Ils participent à l'échange, en temps réel, de renseignements opérationnels. D'autres, et notamment des "spotters", sont déployés sur le terrain, aux côtés des forces de l'ordre françaises, et notamment les policiers de la division nationale de lutte contre le hooliganisme. Leur mission est de détecter la présence, aux abords des stades, dans les "fan-zones", ou encore dans les transports, des fauteurs de trouble et hooligans, afin qu'ils soient aussitôt interpellés.

Des dispositifs de sécurité renforcés pour les matches "à risque"

Afin d'anticiper les débordements et affrontements, les matches classés « à risque » font l'objet d'une attention particulière et bénéficient de dispositifs de sécurité renforcés. C’est le cas du match « Angleterre- Russie » pour l’encadrement duquel des renforts ont été mis à la disposition du préfet de police des Bouches-du-Rhône.
Des consignes ont été données aux forces de l’ordre pour procéder aux interpellations nécessaires et présenter les auteurs de ces violences à la justice.

Enfin, toute personne qui aura été interpellée à l’occasion de troubles à l’ordre public pourra se voir notifier une interdiction de paraître. Ces mesures pourront s’appliquer à toutes les villes hôtes et concerner soit les stades, soit les fan-zones, soit d’autres secteurs de l’agglomération. Elles seront prises pour les jours de compétition et leur violation constituera un délit.

Les forces de l’ordre ne sauraient être détournées de leur mission de sécurisation du public par le comportement irresponsable et délibéré de pseudo-supporters dont la seule motivation est de troubler l’ordre public et dont le ministre de l’intérieur condamne les agissements inacceptables.

Elles demeurent entièrement mobilisées, ce soir à Marseille, et le resteront pendant toute la durée de la compétition.