Journée de travaux et d'échanges autour de l'Islam de France

Journée de travaux et d'échanges autour de l'Islam de France
30 août 2016

Au cours d’une journée de consultations sur le thème de l’Islam de France, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, a reçu le CFCM, Conseil Français du Culte Musulman, des personnalités de la société civile ainsi que des parlementaires spécialistes de cette question. Il s’est ensuite entretenu avec les membres pressentis du Conseil d’administration de la nouvelle Fondation pour l’Islam de France.


Depuis la fin des années 1990, de nombreux travaux ont été engagés pour créer les conditions d’une relation forte et apaisée entre la République et les Français de confession musulmane. L’adoption d’une déclaration d’adhésion aux principes républicains, puis la création en 2003 du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) ainsi que celle il y a deux ans de l’Instance de dialogue avec l’Islam de France ont contribué à l’émergence d’un véritable Islam de France.

Il y a 18 mois, une série de mesures a été présentée en Conseil des Ministres pour renforcer le dialogue avec l’Islam de France et ainsi contribuer à sa bonne insertion au sein de la société française.

C’est dans la continuité de ces mesures que le Gouvernement engage une nouvelle étape dans la construction de la relation entre la République et l’Islam de France, autour de 3 projets structurants :

  • création d’une nouvelle Fondation de l’Islam de France, ayant un objet culturel, éducatif et social
  • constitution d’une association cultuelle musulmane vouée au financement des mosquées et de la formation théologique des ministres du culte
  • lancement d’une mission en vue de proposer la création de nouveaux cursus d’islamologie dans certaines universités françaises
Etapes Fondation Islam

Fondation de l'Islam de France

Créée à l’automne, cette fondation d’utilité publique et laïque sera présidée par Jean-Pierre Chevènement.

Missions Fondation Islam

Le nouveau mode de gouvernance de la Fondation permet d’intégrer des représentants de l’État et des personnalités, religieuses et laïques, représentatives de la diversité des talents des Français de confession ou de culture musulmane.

Le Conseil d’administration de la Fondation comprendra donc trois représentants des ministères de l’Intérieur, de l’Éducation nationale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de la Culture et de la Communication, le Président du CFCM, ainsi que deux représentants du comité des donateurs. Ces membres de droit ont désigné quatre personnalités qualifiées, avec le Président de la Fondation :

  • Ghalib Bencheikh, islamologue
  • Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon
  • Najoua Arduini Elatfani, cadre supérieur dans l’industrie privée et ancienne Présidente du Club du XXIe siècle
  • Tahar Ben Jelloun, écrivain

Un conseil d’orientation sera chargé de proposer et d’évaluer les programmes qui lui seront soumis.

Lors de sa phase de démarrage, la Fondation de l’Islam de France disposera d’une somme en capital, indispensable pour prétendre au statut de fondation reconnue d’utilité publique, ainsi que des moyens nécessaires pour lancer ses premiers programmes.

Association cultuelle nationale

En parallèle de la Fondation, les représentants du culte musulman s’appuieront sur cette association chargée de rechercher et de répartir collectivement des financements pour la construction des mosquées et la formation théologique des imams. L’État n’interviendra pas dans le fonctionnement de cette association, présidée par un Français de confession musulmane.

Un groupe de travail rassemblant tous les acteurs du culte musulman se réunira très prochainement pour élaborer un projet de statuts de cette association cultuelle d’ici le mois de décembre.

Formation des Imams

Sous l’autorité du Premier ministre, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère de l’Intérieur ont travaillé au renforcement des formations universitaires sur les questions de laïcité, de droit et de sociologie des religions que peuvent suivre les imams, notamment étrangers. Ces formations sont désormais proposées dans 15 grandes universités dans toute la France (contre une seule en 2014).

L’obtention de ce diplôme sera rendu obligatoire à la rentrée 2016 pour les nouveaux aumôniers (pénitentiaires, militaires et hospitaliers), de toutes les confessions. De son côté, le ministère de la Justice a augmenté le nombre des aumôniers pénitentiaires musulmans tout en améliorant de manière significative leur situation matérielle.

En complément du parcours au sein d’instituts privés de théologie musulmane qu’accomplissent les futurs imams, le Gouvernement renforcera l’offre universitaire dans des matières « non-confessantes », telles que la littérature arabe, l’histoire du Coran et de la civilisation musulmane… Ces enseignements seront rigoureusement laïcs et ouverts à tous les étudiants.

Sécurisation des lieux de culte
Plus de 1000 mosquées font actuellement l’objet d’une protection de la part des forces de sécurité. Comme pour les autres cultes, des crédits publics, à hauteur de plusieurs millions d’euros, ont été alloués au financement des équipements de sécurité, notamment de vidéo-protection, dans les mosquées qui en font la demande.

Lire le discours de Bernard Cazeneuve , ministre de l'Intérieur, à l'issue de cette journée de travaux et d'échanges, le 29 août