Discours de M. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, lors de l'inauguration de la Maison de l'État de Fontenay-le-Compte, le 16 septembre 2016.
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Député,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les chefs de service et les agents de l’Etat, Mesdames et messieurs,
Je suis très heureux d’être parmi vous aujourd’hui pour inaugurer la toute nouvelle Maison de l’Etat de Fontenay-le-Comte. Après Nérac, Louhans, Lannion, Château Salins et Lannemezan, c’est la 6ème Maison de l’Etat que j’ai le plaisir d’inaugurer. C’est à chaque fois pour moi un grand plaisir que de venir à la rencontre des agents qui œuvrent quotidiennement au service de l’administration territoriale de l’Etat, et ce au plus près de nos concitoyens.
A mes yeux, les Maisons de l’Etat sont la parfaite démonstration que les idées simples sont souvent les plus efficaces. Les Maisons de l’Etat présentent en effet le grand mérite d’être bénéfiques à tous points de vue, pour tout le monde, agents et usagers, selon un principe gagnant-gagnant.
Bénéfiques, elles le sont d’abord – et je veux y insister – pour la qualité et l’efficacité du service rendu par l’Etat déconcentré dans les territoires. En effet, si grandes soient les facilités offertes par les outils de communication, la proximité physique reste un atout pour la collaboration entre services, cette même proximité et ce même esprit de collaboration sur lesquels reposent les Maisons de l’Etat. Partager les murs, c’est partager la connaissance du territoire. C’est donc mieux travailler à son développement et mieux servir ses habitants. Par conséquent, les Maisons de l’Etat profitent aussi pleinement aux usagers.
De ce point de vue, la présence d’une antenne territoriale de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer au sein de l’arrondissement est un atout précieux. C’est là un choix d’organisation original qui témoigne bien de notre volonté de conforter l’implication de l’Etat aux côtés des collectivités territoriales, dans une approche résolument interministérielle, attendue et appréciée par les différents partenaires du développement local.
Bénéfiques, les Maisons de l’Etat le sont également du point de vue des conditions de travail. A cet égard, je crois savoir que la situation des agents de l’unité territoriale de la DDTM de Fontenay-le-Comte s’est grandement améliorée et je m’en réjouis.
Enfin, bénéfiques, elles le sont également pour les finances de l’Etat, puisqu’elles permettent de réaliser des économies sur les coûts de fonctionnement des locaux occupés par l’Etat. A Fontenay-le-Comte, l’opération sera ainsi amortie en seulement 4 ans.
C’est donc pour toutes les raisons que je viens de rappeler que nous soutenons sans la moindre réserve, au plan national, la mise en place de tels projets, dès lors qu’ils démontrent leur pertinence. C’est le cas ici, à Fontenay-le-Comte. [259 000 euros ont ainsi été pris en charge au niveau national sur un total de 327 000 € de travaux, soit près de 80% de la dépense.]
Depuis octobre 2014, date à laquelle ont été définies les conditions de financement, 24 Maisons de l’Etat ont ainsi pu voir le jour grâce à un abondement national interministériel de 4 millions d’euros que j’avais proposé au Premier ministre de créer.
Au vu de l’excellent bilan des Maisons de l’Etat déjà créées et des besoins qui restent à satisfaire – 41 projets ont été proposés par les préfets dans le cadre de la réforme de l’échelon infra-départemental de l’Etat que j’ai lancée en février dernier –, j’ai demandé, il y a maintenant plusieurs semaines, à ce que cette enveloppe soit renouvelée. Et je suis particulièrement heureux de pouvoir l’annoncer aujourd’hui devant vous: ce renouvellement vient de m’être confirmé.
Cette nouvelle enveloppe, de près de 4 millions d’euros, va nous permettre de créer de nouvelles Maisons de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. Nous allons donc renforcer considérablement le niveau infra- départemental de l’administration déconcentrée de l’Etat, au plus grand bénéfice des Français.
Fontenay-le-Comte a été pionnière en la matière, puisqu’elle faisait partie des 7 premiers projets de Maisons de l’Etat sélectionnés en 2014 pour bénéficier du financement interministériel prévu à cet effet et auquel le ministère de l’Intérieur contribue puissamment.
D’ailleurs, c’est à Manuel Valls que l’esquisse de cette maison de l’Etat avait été présentée dès novembre 2013. Avec le Premier ministre, nous avons souhaité consacrer toute l’attention du Gouvernement à l’infra- départemental, l’échelon de proximité du service public. Cette décision en est la plus belle des illustrations.
Mais les chantiers de l’infra-départemental ne s’arrêtent pas là ; cet échelon ne cesse d’évoluer, de s’adapter, de se moderniser, comme d’ailleurs les échelons du département et de la région.
Comme vous le savez, le 16 février dernier, j’ai lancé, dans les territoires, une grande concertation au sujet de l’organisation des services de l’Etat de proximité.
Nos objectifs sont clairs :
Dans ce cadre, l’ensemble des préfets de département m’ont transmis leurs propositions en mai dernier, et je leur ai moi-même fait connaître mes décisions cet été.
Grâce à cet exercice, nous allons ainsi conduire, dans les mois qui viennent, un vaste toilettage de la carte des arrondissements. Nous aboutirons, de la sorte, à des arrondissements mieux adaptés aux évolutions des bassins de vie et d’emploi, en cohérence avec la nouvelle carte intercommunale.
Je peux ainsi vous annoncer que nous allons adapter les limites des arrondissements dans 72 départements. Sur les 335 arrondissements que compte le pays, le nombre d’arrondissements mis en cohérence avec la carte intercommunale sera ainsi porté à 249, soit les trois quarts.
Ce sera le cas ici, dans cet arrondissement, lequel va intégrer l’actuelle communauté de communes du Pays Mareuillais. A partir du 1er janvier 2017, ses 9000 habitants relèveront de la nouvelle communauté de communes du Sud-Vendée Littoral.
Par ailleurs, nous avons d’ores et déjà décidé de 2 fusions d’arrondissements et de 6 jumelages sur le territoire national. Je souhaite que ce chantier de modernisation soit ouvert en continu pour que l’échelon infra- départemental s’adapte en permanence aux besoins des Français.
Cette réforme, il n’est pas question de la conduire dans la confusion ni de susciter la peur. Au contraire, il convient de la mener dans la rigueur et le dialogue entre les préfets, les personnels et leurs représentants, ainsi que les élus locaux.
Si cette réforme est historique, c’est parce qu’elle n’a pas de précédent depuis la réforme POINCARE de 1926. Mais, bien qu’historique, elle ne se veut certainement pas une rupture radicale avec l’organisation de notre réseau. Elle n’est pas le grand soir des sous-préfectures, elle n’est pas une ablation du service public. Au contraire, elle entend moderniser en douceur la carte des arrondissements. Et c’est bien l’ensemble des départements de France qui est concerné. Avec une carte des arrondissements redessinée, c’est tout l’échelon départemental de l’Etat qui est renforcé, et c’est l’administration de proximité qui est confortée, légitimée, comme nous le montrons aujourd’hui à Fontenay-le-Comte.
Cette logique, nous l’appliquons aussi dans un autre cadre, avec les travaux sur le schéma départemental d’accessibilité des services au public, piloté au plan départemental par la sous-préfète de Fontenay-le-Comte, laquelle anime plus largement, sous l’autorité du Préfet, la mise en œuvre des mesures en faveur de la ruralité.
Dans ce département, comme dans tant d’autres, la détermination et l’investissement de l’Etat aux côtés des collectivités territoriales pour faire vivre la ruralité sont essentiels. A cet égard, Madame la sous-préfète, je sais pouvoir compter sur la mobilisation de votre successeur, Monsieur Sébastien ABDUL, qui vient d’être nommé ce jour même au Journal officiel pour vous succéder, pour prolonger et conforter votre action en ce domaine.
Dans le même esprit de confortement des réseaux territoriaux du ministère de l’Intérieur, je suis venu également vous annoncer d’excellentes nouvelles concernant les trois implantations de la Gendarmerie à Fontenay-le-Comte, à la Châtaigneraie et aux Essarts-en-Bocage.
A Fontenay-le-Comte, je vous annonce qu’une nouvelle phase de travaux va être engagée, non seulement pour restructurer et agrandir les actuels locaux de service, mais aussi pour construire de nouveaux logements afin de regrouper l’ensemble des gendarmes dans la caserne.
En outre, aux Essarts-en-Bocage et à la Châtaigneraie, je peux vous annoncer que la DGGN vient d'autoriser la poursuite des études de construction de deux nouvelles casernes en replacement des locaux existants.
La dynamique est donc lancée, et bien lancée, et nous allons ainsi pouvoir améliorer nettement les conditions de travail et de vie des gendarmes dans le département.
A cet égard, je veux saluer l’action du député Hugues Fourage, qui a beaucoup œuvré pour que ce projet nécessaire puisse voir le jour. En républicain soucieux de la sécurité de ses concitoyens, il a plaidé avec une belle force de conviction, auprès de mes services, la cause de la Vendée, celle de Fontenay-le-Comte, des Essarts-en-Bocage et de La Châtaigneraie, celle des habitants de son territoire.
D’une manière générale, je veux également ajouter que c’est grâce à ce genre d’initiatives fortes que le ministère de l’Intérieur démontre que, s’il est bien le ministère de la Sécurité, il est tout autant celui des territoires, de la présence de l’Etat au plus près des Français.
Mesdames et Messieurs,
Si je suis là aujourd’hui, c’est bien sûr pour vous remercier du travail admirable que vous réalisez au service de la République et au service des Français, dans votre action quotidienne comme dans les circonstances exceptionnelles auxquelles nous sommes régulièrement amenés à faire face, notamment dans le contexte actuel.
La contribution des agents des préfectures et des sous-préfectures a été décisive dans la gestion des crises que nous avons dû affronter ces derniers mois. Je pense bien sûr aux attentats, lors desquels le réseau territorial a puissamment contribué à répondre aux besoins de sécurité exprimés par les Français. Je pense aussi à la mise en œuvre de l’état d’urgence, qui exige un travail considérable de la part des agents de préfecture, aux côtés des forces de l’ordre.
Je n’oublie pas non plus que nous sommes dans un département où l’exposition aux risques naturels est forte et où l’expertise de la DDTM est mobilisée, là encore, dans une approche interministérielle bien ancrée dans les pratiques.
Mesdames et Messieurs, vous faites honneur au ministère de l’Intérieur et à l’administration déconcentrée, honneur à la République, honneur à la France. Aussi, je suis très heureux de distinguer aujourd’hui douze de vos collègues, à qui je vais remettre, dans quelques instants, les décorations républicaines qu’ils méritent. A travers eux, je veux bien sûr tous vous remercier pour votre engagement au service des Français. Mais avant, je veux dire quelques mots à leur sujet.
Tout d’abord, Corinne Blanchot Prosper, sous-préfète de Fontenay-le-Comte, à qui je vais remettre dans quelques instants les insignes d’officier de l’Ordre national du Mérite. Vous avez intégré le corps des sous- préfets en 2012, après une expérience riche et porteuse de 28 ans dans les services déconcentrés du ministère du Travail. Après trois années passées en Martinique dans un contexte économique et social difficile, vous avez été affectée à Fontenay-le-Comte. Votre implication énergique dans les dossiers qui vont sont confiés, votre capacité à gérer des situations complexes dans le dialogue et l’écoute, votre aptitude à mobiliser et fédérer vos partenaires sur des projets de développement du territoire, sont unanimement reconnues et saluées. Dans quelques jours, vous rejoindrez à nouveau la Martinique, en qualité de sous-préfète du Marin.
Jeanne-Marie Allin, à qui je vais avoir le plaisir de remettre les insignes de Chevalier de l’Ordre national du Mérite. Vous êtes aujourd’hui à la retraite après 42 ans d’une carrière remarquable au service de la fonction publique territoriale, carrière que vous avez achevée en tant que directrice générale adjointe du centre de gestion de la fonction publique territoriale de la Vendée.
Marie-Andrée Ferré, à qui je vais également remettre les insignes de l’Ordre national du Mérite. Vous êtes aujourd’hui adjointe au directeur des relations avec les collectivités territoriales et des affaires juridiques et chef du bureau du tourisme et des procédures environnementales et foncières, vous êtes au service des préfectures depuis 1977 et à celui de la préfecture de la Vendée depuis 1980.
Renée Barron, vous êtes secouriste bénévole depuis 1965 et avez occupé pendant 42 ans le poste de responsable de l’antenne de la protection civile du pays des Olonnes, dont vous êtes aujourd’hui l’adjointe. C’est la raison pour laquelle je vais, à vous aussi, remettre dans quelques instants les insignes de Chevalier de l’Ordre national du Mérite.
Bernard Blot, après 34 ans d’un parcours riche au sein des services déconcentrés de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, vous êtes depuis 2010 Directeur départemental adjoint de la protection de la population. Je suis également heureux de vous remettre les insignes de Chevalier de l’Ordre national du Mérite.
J’ai aussi le plaisir de remettre 6 Médailles de la Sécurité intérieure :
A Hélène Vue, Cheffe d’escadron de gendarmerie ;
A Bernard Fumoleau, Directeur territorial, chef du groupement administratif et finances du service départemental d’incendie et de secours ;
A Stéphane Barreau, Lieutenant de 1ère classe de sapeur-pompier professionnel ;
A Jean-Michel Billet, commandant honoraire de sapeur-pompier volontaire ;
A Bertrand Leroux, adjudant de sapeur-pompier volontaire ;
A Sébastien Deshayes, Délégué au permis de conduire et à la sécurité à la DDTM, chef du bureau de l’éducation routière ;
Et enfin, à Jean Mignen, Enseignant à la conduite des poids lourds au lycée Kastler Guitton à La Roche-sur-Yon.
Mesdames et Messieurs, encore une fois merci à vous pour votre engagement. Vous représentez le service de l’Etat dans sa richesse et sa diversité, et la République sait pouvoir compter sur vous comme elle peut compter sur l’ensemble de vos collègues et camarades. Je vous remercie.