Mardi 26 novembre 2013, héliport de Cebu, le colonel Chassaing, chef du détachement français de sécurité civile et commandant de l’UIISC N°1 de Nogent le Rotrou, accompagné du Capitaine Huret, officier opération se dirige vers l’écureuil B2 prêt au décollage.
Le but est de rejoindre le groupe du Capitaine Gilliard déployé sur l'île de Leyte dans le secteur de Palo au sud de Tacloban. Après une heure de vol, l'objectif est en vue.
L'arrivée sur zone reste toujours aussi bouleversante, la vision du ciel permet, en un regard, d'imaginer la furie du cyclone qui a dévasté ce secteur, tant les dégâts occasionnés sont impressionnants. Les infrastructures et les bâtiments ne sont plus qu'un conglomérat de débris. Les scènes qui s'offrent au regard sont totalement surréalistes et dignes d'un film d'horreur.
Au sol, le groupe n°1 du détachement français est rassemblé. Il est constitué de militaires de l'Unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile (UIISC) n°1 de Nogent le Rotrou et de sapeurs-pompiers du Service Départemental d'Incendie et de Secours de Seine et Marne. Les traits sont tirés. La fatigue se lit sur les visages. Il suffit d'un regard pour comprendre que la mission est difficile et éprouvante.
Ces sauveteurs sont partis de Cebu avec un convoi de fret humanitaire composé de plusieurs poids lourds. Ils ont mis 30 heures pour rejoindre leur position après un transfert maritime et un acheminement routier. Ils ont ensuite remis ces dons, provenant du ministère des affaires étrangères français, au gouverneur de Palo. Ils ont aussi travaillé à la remise en service du réseau d'eau et à la réparation des toitures de l'hôpital de Palo, ce qui a permis de refaire fonctionner l'accueil des patients avec les consultations de jour. Ils ont également monté des tentes pour héberger des victimes sans abri et distribué de l'aide humanitaire aux populations. Mais ils ont malheureusement croisé la mort qui rode encore ici, en dégageant et remettant aux autorités médico-légales plusieurs cadavres. Les conditions climatiques (pluie et chaleur) fatiguent énormément les organismes. Ce groupe vit en autonomie complète dans des conditions difficiles. Le colonel Chassaing les écoute, les félicite et sait trouver les mots adaptés. Les mots d'un chef venus soutenir ses hommes engagés dans une action difficile et éprouvante. Cette mission marquera, à n'en pas douter, leur esprit mais chacun est fier d'être utile.