Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, a répondu à une question du député Lesterlin, lors de la séance de questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale du mercredi 22 juin 2011.
Merci, monsieur le président. Monsieur le Premier ministre, la France entière a pu constater hier le grand intérêt que votre ministre de l'Intérieur, Monsieur Guéant, portait aux primaires socialistes. Nous découvrons maintenant qu'il s'intéresse au service civique. Ne devriez-vous pas lui demander de s'intéresser plutôt à la sécurité des Français, car la délinquance explose, notamment les violences aux personnes.
Vous nous martelez des statistiques, mais les Français n'y croient plus. Nos concitoyens n'ont que faire d'entendre que les statistiques montent ou baissent. Ils réclament en revanche des policiers et des gendarmes en nombre suffisant là où ils vivent, prêts à répondre à leurs appels au secours.
Or, vous avez supprimé dix mille postes depuis 2004. Nous les rétablirons en 2012. On découvre que vous comptez remplacer les policiers expérimentés et bien formés par des jeunes volontaires du service civique. Dans sa circulaire du 8 juin 2011, Monsieur Guéant demande aux préfets et à la hiérarchie de la police et de la gendarmerie d'intégrer des volontaires du service civique aux forces de sécurité publique.
Ceci est en infraction totale et vous le savez avec la loi du 10 mars 2010, sur le service civique qui a été votée à la quasi-unanimité de cet hémicycle. Ce faisant, vous pervertissez une idée noble, l'engagement citoyen, qui rassemble la Nation. Monsieur le Premier ministre, allez-vous donner l'instruction à votre ministre de l'Intérieur de retirer cette circulaire et de mettre un terme à la politique de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux dans les forces de police et de gendarmerie ?
Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le député Lesterlin.
Je dois dire qu'il est assez cocasse de s'entendre donner des leçons sur l'efficacité d'une politique de sécurité quand on a le bilan qui est le vôtre.
S'agissant des violences aux personnes, je vous rappelle que lors du dernier gouvernement socialiste qui a dirigé la France, elle était en augmentation de 12% par an.
Alors aujourd'hui vous nous reprochez deux, deux et demi % par an, et puis sous votre programme, c'est quoi ? C'est le retour de la police de proximité. Traduction : 17% d'augmentation de la délinquance et de la criminalité. Je dois dire d'ailleurs que les policiers et les gendarmes de France seront aussi sans doute, comme tous ceux qui sont épris de sécurité, heureux d'entendre dire que la sécurité n'est pas une mission noble de notre société.
Alors s'agissant du service civique, je vous dirais qu'il serait temps quand même de cesser de mentir, et de travestir la réalité. J'ai effectivement proposé que nous expérimentions l'utilisation de volontaires du service civique pour un certain nombre de missions, des missions d'accueil et d'orientation des victimes, des missions d'appui aux établissements scolaires pour sensibiliser les élèves aux questions de sécurité, de violence, de toxicomanie. Toxicomanie sur laquelle vous êtes tellement permissif, nous en avons parlé encore, puisque c'est bien, nombre d'entre vous proposent la dépénalisation du cannabis, c'est-à-dire l'accès plus facile, plus libre à une drogue qui est dure.