Claude Guéant à la gare de Lyon et à Créteil : "la France a une politique migratoire ferme, juste et républicaine"

Déplacement de Claude Guéant à la gare de Lyon et à Créteil
18 mars 2011

Vendredi 18 mars 2011, Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, s'est rendu à la gare de Lyon et à Créteil, pour faire le point sur la politique migratoire mise en œuvre.


"La question de la maîtrise des flux migratoires doit être traitée sérieusement, et sans excès"

Le ministre a rappelé que la mise en place en 2007 d'une nouvelle politique migratoire voulue par Nicolas Sarkozy a permis une réelle maîtrise de l'immigration clandestine en France :

- 110 000 clandestins ont été renvoyés dans leur pays d'origine depuis 2007, soit en moyenne, près de 30 000 renvois par an contre 9 000 précédemment ;
- 183 filières d'immigration illégale démantelées en 2010 contre 145 en 2009 et 101 en 2008, soit une progression de plus de 80% en seulement deux ans.

Claude Guéant a néanmoins précisé que "les évolutions politiques en cours dans les pays de la rive sud de la Méditerranée accentuent la pression migratoire en provenance du Maghreb", qui continue de s'exercer sur l'Italie et dont une proportion limitée parvient jusqu'en France. Et le ministre d'affirmer agir "sur tous les fronts" face à cette situation.

"Nous agissons sur tous les fronts"

Il a tout d'abord fait référence au renforcement du dispositif sur le front des contrôles, avec la mobilisation à Paris de 245 policiers supplémentaires pour les deux gares concernées et les principaux lieux d'arrivée. Insistant sur les résultats de cette mobilisation, le ministre a indiqué que sur les deux premiers mois de l'année, 291 ressortissants tunisiens ont fait l'objet de réadmissions simplifiées et 196 de mesures d'éloignement.

Le ministre a ensuite proposé de renforcer le dispositif législatif grâce au projet de loi relatif à l'immigration, à l'intégration et à la nationalité, qui prévoit notamment :
- l'allongement de la durée maximale de rétention administrative de 32 à 45 jours ;
- la réorganisation du contentieux de l'éloignement ;
- la création de zones d'attente temporaires pour faire face à l'arrivée inattendue d'un nombre important de migrants ;
- le renforcement des moyens dont dispose l'administration pour lutter contre l'emploi d'étrangers sans titres.

Enfin, Claude Guéant a évoqué la coordination avec les partenaires de l'Union européenne, afin de :
- prévenir les afflux de migrants, grâce à l'appui de l'agence FRONTEX et l'opération maritime "Hermès" lancée mi-février. Le ministre a ainsi précisé que des plans pour de nouvelles réponses appropriées sont en préparation par l'agence FRONTEX ;
- traiter la situation des migrants dans le pays d'arrivée en rappelant leurs responsabilités aux pays d'accueil ;
- créer les conditions d'un nouveau dialogue politique avec la Tunisie et les autres pays du sud de la Méditerranée incluant les questions migratoires.

Il a indiqué que le prochain Conseil Justice et affaires intérieures du mois d'avril sera l'occasion de faire un point plus précis sur la situation.

"La politique républicaine est d'abord celle de l'immigration choisie"

Après avoir rappelé la réforme du regroupement familial, réalisée avec la loi du 20 novembre 2007, Claude Guéant a souligné que le regroupement familial représente actuellement une moyenne de 15 000 titres par an, contre 25 000 avant la réforme.

Le ministre de l'intérieur a également mis l'accent sur l'encouragement de l'immigration professionnelle ; précisant que plus de 20 000 étrangers bénéficient d'une carte de séjour pour motif professionnel actuellement, contre moins de 12 000 en 2006.

"Une volonté active d'intégration des étrangers accueillis sur notre territoire et d'assimilation de ceux qui souhaitent devenir Français"

Soulignant que depuis 2007, plus de 300 000 personnes ont signé un contrat d'accueil et d'intégration par lequel elles s'engagent à respecter les principes qui régissent notre République et à apprendre le français, Claude Guéant a insisté sur les efforts réalisés pour réduire les délais de traitement des procédures de naturalisation.

A ce titre, il a affirmé que "la préfecture du Val-de-Marne fait véritablement figure d'exemple avec un traitement en temps réel des demandes de rendez-vous et un délai de réponse réduit à deux mois et demi".

"Une grande fidélité à notre tradition séculaire d'asile"

Après avoir rappelé que la ville de Créteil a récemment accueilli les victimes irakiennes de l'attentat de la cathédrale syriaque de Bagdad du 31 octobre dernier, Claude Guéant a souligné la nécessité de "prendre garde à ce que notre système d'asile ne soit pas détourné de ses finalités par ceux qui veulent l'utiliser comme un passeport pour l'immigration clandestine".

Soulignant la régulière augmentation de la demande d'asile, le ministre a mis l'accent sur les réponses apportées à cette situation :
- renforcer les moyens de l'OFPRA et de la cour nationale du droit d'asile (CNDA) ;
- faire évoluer les procédures devant la CNDA, par exemple en autorisant le recours à la visio-audience.

Claude Guéant : "Notre objectif est clair : maîtriser les flux d'immigration illégale afin d'offrir aux étrangers qui parlent notre langue, respectent nos valeurs et manifestent un véritable désir d'assimilation, les meilleures conditions d'accueil possibles ".