Lundi 24 janvier 2011, Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration a effectué un déplacement à Garches dans les Hauts-de-Seine pour rencontrer les médecins qui soignent les personnes gravement blessées dans des accidents de la route, donner les chiffres de la sécurité routière pour l'année 2010 et dresser les priorités d'action pour 2011.
Si le ministre de l'intérieur a tenu à se rendre dans l'hôpital Raymond Poincaré de Garches, réputé mondialement pour la qualité de ses soins aux accidentés de la route, c'est parce qu'il illustre parfaitement l'orientation que souhaite donner Brice Hortefeux à la politique de sécurité routière : "défense absolue de la vie, tolérance zéro pour les auteurs de délits".
Saluant l'équipe médicale de Garches qui est mobilisée jour et nuit, le ministre a rendu un « hommage appuyé au combat acharné, au très grand professionnalisme, au dévouement exemplaire et à la profonde humanité » des hommes et des femmes qui œuvrent, avec courage et persévérance, au service des accidentés de la route.
"Si le rôle de l'hôpital POINCARÉ est de soigner, le rôle de l'Etat est de prévenir les accidents" a insisté Brice Hortefeux, rappelant que chaque jour, 11 personnes meurent et 217 sont blessées sur les routes. "C'est beaucoup moins qu'il y a dix ans, mais c'est encore beaucoup trop" a-t-il ajouté, en promettant que "les bons résultats obtenus en matière de sécurité routière, nous n'allons pas nous en contenter, nous allons, bien au contraire, les démultiplier".
Beaucoup de chemin a été parcouru pour rendre les routes plus sûres. Il y a près de 40 ans, en 1972, on comptait plus de 18 000 morts sur les routes sur un an. En 2002, ce total a été ramené aux environs de 7 500 tués, soit une baisse de près de -60% en trente ans.
Grâce à la politique de Nicolas Sarkozy, nous sommes en passe de diviser à nouveau ce chiffre par deux, puisque le nombre de morts a régressé de près de - 48 % en seulement neuf ans
a souligné le ministre. Le nombre de blessés a connu une évolution parallèle, passant de près de 390 000 en 1972 à un peu plus de 135 000 en 2002 et à 79 000 l'année dernière.
En 2010, 3 994 personnes ont perdu la vie sur les routes, soit une baisse de la mortalité routière de -6,5% en 2010. C'est la première fois que le nombre des tués passe sous le seuil des 4 000. Cette diminution correspond, concrètement, à près de 300 vies épargnées en une seule année.
Parallèlement, 79 056 personnes ont été blessées en 2010, soit une baisse de -13,1%, ce qui correspond à 11 878 blessures évitées. Le ministre de l'intérieur s'est également réjoui du "très fort recul" de - 23 % du nombre de blessés hospitalisés, soit 7 651 personnes à qui l'hospitalisation a pu être épargnée.
En 2010, le nombre d'usagers de deux-roues motorisés tués a fortement baissé, passant de 1144 à 941, soit une diminution de - 20% pour les motocyclettes et de - 12% pour les cyclomoteurs, alors que cette catégorie d'usagers est naturellement très exposée aux accidents, qui laissent trop souvent de lourdes séquelles à leurs victimes.
Pour Brice HORTEFEUX, ces chiffres sont le résultat de la « politique volontariste de prévention et de sécurité routières voulue par le président de la République » et de la « vigilance totale de tous les acteurs de la sécurité routière », qu'il s'agisse de la délégation interministérielle à la sécurité routière, des établissements d'enseignement à la conduite, des services de l'Etat, des collectivités territoriales, des associations de prévention et des forces de sécurité, auxquelles le ministre a demandé une totale mobilisation sur les routes.
Pour tenir cet objectif, Brice Hortefeux estime qu'il faut "agir sur tous les fronts" : éducation, prévention et répression :
Face au problème de la conduite en état d'ébriété, qui est responsable de près du tiers des décès survenus sur la route en 2009, le ministre a tenu à marteler que, plus que jamais, "celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas". S'agissant de la conduite sous l'emprise de stupéfiants, il a assuré que ce phénomène est de mieux en mieux appréhendé par les pouvoirs publics. Evoquant les excès de vitesse, Brice Hortefeux a indiqué que grâce aux radars déployés depuis 2002 sur les portions du réseau routier et autoroutier générant le plus d'accidents, la vitesse n'est plus la première cause de mortalité sur les routes, même si elle reste néanmoins le deuxième facteur d'accidents et doit, à ce titre, « toujours être combattue sans relâche ».
Pour le ministre de l'intérieur, faire preuve de fermeté, c'est :
Avec la loi de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, adoptée par le Sénat en deuxième lecture le 20 janvier dernier, il sera possible :
"Le trafic de points constituera un délit passible d'un an de prison et de 30 000 euros d'amende" a souligné le ministre.
Parce que "le permis à points est un instrument à la fois pédagogique et efficace qui constitue le cœur de notre politique de sécurité routière", Brice Hortefeux a tenu, lors de l'examen de la LOPPSI, à exclure les infractions les plus graves des assouplissements qui ont été adoptées par les parlementaires, comme par exemple, la conduite sous l'empire d'un état alcoolique avec une concentration d'alcool dans le sang entre 0,5 et 0,8 gramme par litre ou le non-respect d'un feu rouge. « Les auteurs de ces infractions dangereuses ne bénéficieront d'aucune mansuétude et ne pourront, comme aujourd'hui, récupérer leurs points qu'à l'issue d'une période de 3 années sans infraction » a prévenu le ministre.
La sécurité routière est, reste et restera une priorité absolue de l'action du président de la République et du Gouvernement. Je lancerai dans les prochaines semaines un plan d'action national afin de mobiliser tous les acteurs de la lutte contre l'insécurité routière : services de l'Etat, collectivités territoriales, associations, gestionnaires de voirie. Ensemble, nous devons conjuguer nos efforts pour rendre les routes plus sûres. Ensemble, nous devons agir sur tous les fronts pour gagner la bataille de la sécurité routière.