"Agir ensemble" pour prévenir la délinquance

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Le colloque "Pour une impulsion nouvelle de la politique de prévention de la délinquance – Agir ensemble" a eu lieu en juin au ministère de l'Intérieur. Ce rendez-vous s'inscrivait dans le cadre de la mission parlementaire menée par Jean-Marie Bockel, sénateur du Haut-Rhin.


Jean-Marie Bockel, sénateur du Haut-Rhin et ancien ministre, a achevé sa mission parlementaire sur la relance de la politique locale de prévention de la délinquance, après plus de six mois de travail, ponctués d'auditions d'experts et de nombreux déplacements sur le terrain. Il a remis le compte rendu de ses travaux au Premier ministre, François Fillon, en juillet dernier.

Pour clore cette mission, l'actuel président de la communauté d'agglomération de Mulhouse a organisé un colloque au ministère de l'Intérieur, le 28 juin, réunissant préfets, sénateurs, députés, présidents de conseils généraux, maires, magistrats, représentants de l'Éducation nationale, des services judiciaires, de la SNCF et de la RATP. Des tables rondes ont rythmé les débats autour de cinq thématiques : le partenariat avec la Justice et l'Éducation nationale ; le partenariat avec le conseil général ; l'évaluation des politiques de prévention de la délinquance ; les nouvelles technologies au service de la prévention ; l'intercommunalité et la mutualisation.

Des sujets incontournables, émergeant également du rapport de Jean-Marie Bockel, ont été développés, tels que la parentalité, l'évaluation des pratiques actuelles, la vidéoprotection, la détection précoce des enfants en souffrance pour intervenir le plus en amont possible et l'implication des élus locaux.

Pour le sénateur du Haut-Rhin, "l'essentiel du travail innovant et des réussites sur le terrain, ce sont les maires qui les ont mis en œuvre", tout en considérant que, "avec les conseils généraux, il y a un vrai travail de rapprochement à développer".

L'un des principaux objectifs de la mission de Jean-Marie Bockel a été de donner un nouvel élan aux outils peu utilisés et prévus par la loi du 5 mars 2007 et le plan du 20 octobre 2009 relatifs à la prévention de la délinquance. "La réussite aujourd'hui en matière de prévention de la délinquance provient des partenariats locaux, concrets, qui impliquent tous les acteurs : État, dont police, gendarmerie, justice, éducation, départements, services sociaux et surtout élus locaux, a souligné Jean-Marie Bockel. Alors que les capacités, les motivations et les politiques existent, nous sommes encore perfectibles sur la méthode, ayant du mal à créer une cohérence entre tous ces acteurs. Nous avons pu constater à travers les échanges de ce colloque que les bonnes pratiques existent. Reste dorénavant à “agir ensemble”, c'est tout l'esprit de la mission que je viens de mener".

Michel Mercier, garde des Sceaux et ministre de la Justice et des Libertés, a également assisté à une partie des débats. Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, a pour sa part clôturé la journée. Après avoir rappelé les résultats obtenus par le Gouvernement dans la répression des crimes et des délits, en soulignant que cette "politique ne pouvait se suffire à elle-même dans la mesure où elle intervenait une fois l'infraction commise et non en amont de celle-ci", il a expliqué qu'"une politique de sécurité équilibrée, ce n'est pas prévention ou répression mais bien l'un et l'autre et même l'un pour l'autre. La certitude de la sanction constitue la première des préventions tandis que, parallèlement, l'efficacité de la prévention réduit les besoins en répression. Articuler prévention et répression, c'est ainsi viser non seulement la baisse objective de la délinquance mais aussi la promotion d'un climat de sécurité, double objectif qui constitue, aujourd'hui, le fondement du lancement du “patrouilleur”".

Le ministre a insisté sur le fait que "la prévention de la délinquance ne pouvait pas relever seulement de l'État ou des acteurs locaux de la sécurité mais de la combinaison de leurs efforts […] lorsque, chacun dans son rôle, les différents acteurs de la sécurité, locaux et nationaux, publics et civils, travaillent en bonne entente, l'insécurité recule".