Dans le cadre d'un programme de coopération initié par Civipol, un policier et un gendarme se sont rendus à Abu Dhabi du 28 février au 15 mars 2010, aux Émirats arabes unis, pour assurer une formation sur la sûreté aéroportuaire.
En raison de la montée en puissance de l'aéroport d'Abu Dhabi, les responsables de la sécurité aéroportuaire des Émirats arabes unis ont souhaité que les policiers émiratis bénéficient de formations dispensées par leurs homologues français.
L'aéroport ouvre de plus en plus de liaisons internationales, et notamment avec l’Europe, explique Joëlle Bordas, du bureau de la sûreté de la PAF et auditeur national de l'aviation civile. Ils ont donc besoin de mieux connaître notre réglementation et nos procédures
Afin de répondre à cette demande, plusieurs formations ont été mises en place, par le biais de Civipol : une sur la fraude documentaire et les nouvelles technologies, une autre, dispensée par le RAID, sur la gestion de crise et la protection des aéronefs.
Deux autres sessions ont été assurées, sous la forme d'échanges, par la police aux frontières (PAF) et la gendarmerie des transports aériens (GTA). Ainsi, du 5 au 12 mai 2010, six policiers émiratis ont effectué un stage aux aéroports de Roissy et de Toulouse, où policiers et gendarmes leur ont présenté les différentes mesures de sûreté prises dans les aéroports français et la manière dont s'opère la gestion de crise aéroportuaire en France.
Cette visite d'Émiratis en France succédait à l'envoi de formateurs français à Abu Dhabi. Du 28 février au 15 mars 2010, Joëlle Bordas et le major Dominique Agar, de la GTA, se sont en effet rendus dans la capitale des Émirats arabes unis.
"Souhaitant la formation la plus complète possible, Civipol avait sollicité le concours de la PAF et de la Gendarmerie, précise Olivier Mortet, chef du bureau de la sûreté à la PAF. En effet, la sûreté aéroportuaire est assurée en France sous le contrôle de deux forces de sécurité spécialisées. La PAF est chargée de la sécurité et de la sûreté dans les zones publiques de l'aérogare, ainsi qu'au filtrage, à l'embarquement et au débarquement des passagers ; la Gendarmerie est compétente dans la zone réservée – bagages, pistes, aéronefs."
Le groupe dont Joëlle Bordas et Dominique Agar ont eu la charge comptait vingt policiers, tous affectés à la sûreté aéroportuaire.
La formation était à la fois théorique et pratique, souligne Joëlle Bordas. En début de stage, nous avons visité les installations de l'aéroport d'Abu Dhabi afin d'étudier leurs procédures, leurs modes opératoires et de relever éventuellement les points qu’il était possible d’améliorer. Nos hôtes souhaitaient obtenir des explications et des réponses très précises sur certains points. Par exemple, ils étaient particulièrement intéressés par la réglementation et par nos procédures lors du contrôle des passagers. Ils sollicitaient de nombreux renseignements sur la restriction des gels et des liquides, la détection d'explosifs ou les méthodes de palpation. Nous avons pu constater, sur ce point, que les mesures de sécurité prises au filtrage étaient perfectibles.
Dominique Agar a, quant à lui, exposé l'ensemble des procédures mises en oeuvre dans les zones réservées des aéroports français. "Nous avons passé en revue les contrôles des personnels, des véhicules, le bagage en soute, le fret et les aéronefs des VIP. Ils étaient curieux de connaître nos réactions dans certaines situations".
Selon les deux formateurs, le stage a été très apprécié. "Les Émiratis espèrent renouveler l’expérience, certains m'ont même confié que ces deux semaines leur avaient semblé trop courtes", ajoute Joëlle Bordas.