Dégradations dans l'église Saint-Jacques du Viguier à Carcassonne : Brice Hortefeux adresse un message de soutien aux paroissiens

7 novembre 2010

Après les jets de projectiles et les dégradations qui ont eu lieu lors de l'office à la mémoire des défunts, mardi 2 novembre 2010, dans l'église Saint-Jacques du Viguier à Carcassonne, Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales a demandé à la préfète de l'Aude de lire, en son nom, un message de soutien aux fidèles de la paroisse, au cours de la messe qui y est célébrée, dimanche 7 novembre, par l'évêque de Carcassonne et de Narbonne.


" Monseigneur,

Mon Père,

Monsieur le représentant du Conseil régional du culte musulman,

Mesdames et Messieurs,

Je tiens, ce matin, par la voix de Madame la Préfète de l'Aude, à exprimer à votre endroit un message de solidarité.

Ce qui s'est produit, mardi dernier, pendant l'office à la mémoire des défunts, en cette église Saint-Jacques du Viguier, suscite légitimement la tristesse, l'incompréhension et la colère.

Lorsque deux jeunes garçons, d'une quinzaine d'années, ont fait irruption dans cette enceinte religieuse pour y jeter des projectiles en direction des fidèles, dégradant une vitre de la sacristie ainsi qu'une statue de la Vierge Marie, ils ont souillé un lieu à qui chacun doit le respect.

Cette agression, hélas, n'est pas isolée.

Car lors des neuf premiers mois de l'année, ce sont 485 cimetières ou lieux de culte, de toutes confessions, qui ont été dégradés dans notre pays - 410 l'ont été au préjudice de sites chrétiens, 40 de sites musulmans et 35 de sites israélites. Cette semaine encore, dans la nuit de jeudi à vendredi, le chantier d'une mosquée en construction, à Reims, a été dégradé.

Je refuse que la répétition de ces exactions les banalise. Il n'y aurait rien de pire que de s'y habituer.

C'est pourquoi j'ai donné pour instruction à la police et à la gendarmerie nationales de ne jamais relâcher leurs efforts d'investigation pour livrer à la justice les auteurs de ces exactions. Ainsi, depuis le début de l'année, les traces et indices relevés par les équipes d'enquête techniques et scientifiques ont permis d'interpeller 68 personnes, dont 51 mineurs, qui ont été présentées à l'autorité judiciaire.

A la condamnation morale doit s'ajouter la condamnation pénale.

Car chaque fois qu'un citoyen, quelles que soient ses origines, ses convictions ou sa religion, est visé ou atteint pour ce qu'il est ou pour ce en quoi il croit, c'est l'ensemble de la communauté nationale qui s'en trouve offensée.

Chaque fois qu'une église, une synagogue, une mosquée, un temple ou tout autre lieu de culte sont atteints, c'est la République tout entière qui se trouve blessée.

Quelles que soient les motivations des auteurs d'une telle agression, ils méconnaissent gravement les exigences de notre pacte républicain.

Ministre de l'intérieur, chargé des cultes, je tiens à rappeler solennellement, ici, aujourd'hui, que la laïcité n'est pas la négation des religions, mais la garantie doée à chacun de pouvoir pratiquer en toute quiétude le culte de son choix.

La laïcité, c'est la liberté de croire ou de ne pas croire, et c'est faire respecter cette liberté.

Mardi dernier, en cette église Saint-Jacques-du-Vigier, lors d'un office, ce principe fondamental de notre République a été, une nouvelle fois, piétiné.

Je tenais à vous en assurer : la République est à vos côtés."