Après avoir insisté sur l'importance du rôle joué par les CRS dans l'après-guerre pour "protéger nos concitoyens" et "permettre à la démocratie de s'enraciner de nouveau solidement dans notre pays", le ministre de l'intérieur a rappelé la tradition du drapeau remis pour la première fois en 1953 et transmis d'année en année d'une zone de défense et de sécurité à l'autre. Il a ainsi annoncé que la garde en reviendrait en 2011 aux CRS de la zone Sud-est, basées à Lyon. 

a déclaré le ministre.

Brice Hortefeux a ensuite souligné combien la "préservation de l'ordre public" était "le cœur de métier" des CRS. A cet égard, il est revenu sur les trois principes qui fondent la nouvelle doctrine d'emploi adoptée en 2010 pour donner davantage de souplesse à l'action des CRS sur le terrain :

• principe de sécabilité des unités : en fonction du nombre d'hommes nécessaires sur le terrain, les membres des CRS pourront êtes amenés à travailler en section ou en demi-unité et plus seulement en unité complète ;
• principe de réversibilité missionnelle : chacune des unités de CRS est désormais en mesure de passer, lorsque c'est nécessaire, de la sécurisation au maintien de l'ordre ;
• principe de fongibilité des zones de compétence police/gendarmerie : les CRS peuvent maintenant intervenir en tout point du territoire.

Outre la mise en place de cette nouvelle doctrine d'emploi, l'année 2010 a aussi été marquée par d'importantes journées de mobilisation sociale à l'automne. Ces circonstances exceptionnelles ont mobilisé jusqu'à 55 compagnies, certaines plus de vingt heures d'affilée.

notamment face aux débordements qui se sont produits à Nanterre et dans le centre-ville de Lyon.

Dénonçant les "polémiques absurdes" sur des policiers prétendument casseurs infiltrés, le ministre de l'intérieur s'est publiquement félicité de la condamnation, lundi 6 décembre, par la 23ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, à 1 an de prison ferme dont 6 mois avec sursis d'un militant autonome qui avait commis des violences aggravées contre des policiers au cours de la manifestation sur la réforme des retraites, le 16 octobre dernier. Il est d'ores et déjà maintenu en détention à Fleury-Merogis. Pour Brice Hortefeux : "la vérité est rétablie : il faut cesser de mettre en cause la déontologie et l'honneur des policiers alors que ceux-ci dédient leur vie à protéger autrui".

Au-delà de la préservation de l'ordre public, les CRS remplissent aussi des missions en matière de :

• sécurité routière : avec la création des brigades routières motocyclistes, puis des pelotons motocyclistes ;
• secours en montagne : avec les CRS de haute montagne, soit 209 hommes répartis dans les différentes sections de secours en montagne et qui ont assuré, depuis le début de l'année, plus de 1 600 interventions dans les massifs alpins et pyrénéens en parfaite symbiose avec la gendarmerie nationale. Insistant sur le risque inhérent à cet engagement, le ministre a évoqué le souvenir du l ieutenant de police Christophe MOSER, décédé en service dans le massif du Taillon à proximité du cirque de Gavarnie, en juin dernier.
• sécurité des plages : avec chaque été, les maîtres nageurs-sauveteurs qui sont un « maillon essentiel de la sécurité de notre littoral ». En 2010, 471 CRS, titulaires du Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique, ont ainsi été déployés sur nos plages aux côtés de 103 contractuels de la Société Nationale de Sauveteurs en Mer (SNSM) et ont secouru 3 429 personnes. En outre, 100 policiers issus des CRS ont été affectés au sein des 20 postes de police et de sécurité des plages pour assurer la sécurisation du front de mer et mettre un frein aux actes d'incivisme et de petite délinquance susceptibles de nuire à la sécurité et à la tranquillité des vacanciers.

"Par toutes ces missions, les CRS contribuent au combat acharné que nous menons contre la délinquance" a souligné le ministre qui a indiqué que 2010 s'apprête à devenir la huitième année de baisse consécutive de la délinquance :

• par rapport aux dix premiers mois de l'année 2009, la délinquance globale a reculé de - 3,50% ce qui signifie que cette année encore, l'insécurité a reculé en France ;
• les atteintes aux biens enregistrent un recul de - 2,86% ;
• les escroqueries et infractions économiques et financières sont, quant à elles, en forte régression de - 8,48% ;

Toutefois, "le combat n'est pas encore définitivement gagné sur tous les fronts" a précisé Brice Hortefeux en évoquant la légère hausse des atteintes volontaires à l'intégrité physique, mais de manière beaucoup moins forte que sur les périodes précédentes. En effet, alors que ces violences augmentaient en moyenne de + 10% par an entre 1997 et 2002, elles n'ont augmenté "que" de + 3% par an entre 2002 et 2007 et "seulement" de + 1,5 % par an depuis.

Le ministre a également évoqué "quelques points plus préoccupants" auxquels il souhaite que les CRS portent une attention toute particulière :

• les violences physiques crapuleuses qui sont en hausse de + 5,26 % sur les douze derniers mois ;
• les cambriolages dont il convient d'éviter qu'ils ne repartent à la hausse ;
• et enfin, la série de règlements de compte survenus ces derniers mois à Marseille sur fond de trafics de stupéfiants et qui ont conduit à la mort, le 19 novembre, d'un jeune individu de 16 ans. Pour le ministre, c'est notamment l'engagement durable de deux CRS qui a permis de commencer à restaurer l'autorité de l'Etat dans ces quartiers gangrénés par les trafics d'armes et de drogue.

"Déterminé à toujours faire baisser davantage la délinquance", Brice Hortefeux a déclaré que, malgré les contraintes budgétaires, il se battait pour que les CRS conservent les moyens de mener une action efficace.