OFAST : porter des coups puissants aux cartels

OFAST : porter des coups puissants aux cartels
11 février 2020

L’office anti-stupéfiant (OFAST) est désormais le centre névralgique de la lutte contre les trafics de stupéfiants en France. Mardi 11 février, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a inauguré le siège de cette structure à Nanterre. Il souhaite « un partage de l’information absolu et des actions combinées à tous les niveaux des réseaux ».


Exercice lors de l'inauguration de l'OFAST

En 2019, plus de 95,4 tonnes de cannabis et près de 14,5 tonnes de cocaïne ont été saisis en France, 13 000 faits de trafics ont été poursuivis et 30,9 millions d’euros en numéraire récupérés entre janvier et septembre. Pour aller encore plus loin dans la lutte et s’adapter aux techniques du narco-banditisme, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a inauguré ce mardi, à Nanterre le siège de l’office anti-stupéfiant (OFAST), nouveau chef de file de lutte contre les trafics. L’OFAST a pour originalité de faire travailler au sein d’une même structure policiers, gendarmes, douaniers et magistrats, pour favoriser l’échange d’informations et agir à tous les niveaux de la lutte contre les trafics. « De l’arrivée des drogues en France, jusqu’au point de deal au coin de la rue. De la cage d’escalier, à l’international », indique Christophe Castaner, qui fixe le cap de cette nouvelle structure : « partager l’information, décloisonner les enquêtes et collaborer entre services ». Un modèle inspiré de celui de la DGSI « en terme d’action et d’efficacité », souligne le ministre.

« Mieux unir nos forces »

Ce nouveau bras armé de la République dans la lutte contre les stupéfiants est dirigé par la controleure générale Stéphanie Cherbonnier, et son adjoint Samuel Vuelta-Simon, magistrat, détaché sur un emploi de contrôleur général. Il fait partie de l’une des 55 mesures du plan national contre les stupéfiants, annoncé en septembre dernier par Christophe Castaner et Laurent Nunez.

« Beaucoup de services œuvrent tous les jours au démantèlement de réseaux de trafiquants. Ce qui est attendu de l’OFAST, c’est d’être chef de file unique et identifié de la lutte contre la drogue en France, cela signifie être capable d’articuler les acteurs entre eux pour mieux unir nos forces », indique Stéphanie Cherbonnier. Le partage de l’information et les actions combinées ont déjà fait leurs preuves dès la mise en place de l’office au mois de janvier 2020 : « un réseau de mules a été démantelé par la section de recherche de la gendarmerie de Rennes, des go-fast ont été interceptés par l’antenne OFAST de Versailles et l’antenne de police judiciaire de Nice, plus d’1,5 tonne de cocaïne ont été saisie en un weekend …», illustre Stéphanie Cherbonnier.

Comprendre, cibler et agir

L’OFAST est organisé en trois pôles  « stratégie », « renseignement » et « opérationnel », pour répondre aux trois missions « comprendre », « cibler », et « agir ». Ils sont dirigés respectivement par une administratrice des douanes, un colonel de gendarmerie et un commissaire divisionnaire. Au niveau territorial, l’OFAST compte à ce jour onze antennes régionales et cinq détachements territoriaux. « Dans chaque département, tous les acteurs se réuniront pour partager l’information, et cela fonctionne déjà dans les cellules de renseignements opérationnels sur les stupéfiants (CROSS) », souligne Christophe Castaner. Les CROSS, sont les relais de l’OFAST dans les territoires et seront toutes déployées courant 2020.

Sur le plan international, « nous devons identifier les pays cibles, les pays producteurs, les zones de rebonds », explique Stéphanie Cherbonnier. Le challenge de l’OFAST est d’orienter une stratégie en lien avec les partenaires comme le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, la Direction de la coopération internationale, et tous les pays, « pour porter des coups puissants aux cartels », appuie le ministre de l’Intérieur.