La Charente-Maritime prête à monter en selle

La Charente-Maritime prête à monter en selle
7 septembre 2020

Ces mardi 8 et mercredi 9 septembre, la Charente-Maritime sera traversée de part en part par les cyclistes de la Grande Boucle à l’occasion des 10e et 11e étapes du Tour de France. Face à l’impact de cet événement sur le fonctionnement du département, les services de l’État locaux ont déployé un dispositif exceptionnel pour assurer la continuité des secours et de la sécurité de la population locale.


Nicolas Basselier, préfet de Charente-Maritime

Nicolas Basselier, préfet de Charente-Maritime

« Le Tour de France est une épreuve sportive majeure dans notre pays. C’est aussi une grande fête populaire ainsi qu’une formidable vitrine pour la France. L’enjeu pour les services de l’État en Charente-Maritime est d’assurer la sécurité des coureurs et du public, tout en limitant au maximum l’impact des fermetures des routes et des ponts sur la vie des habitants du département. Cela fait plusieurs mois que nous travaillons pour accueillir le Tour, en concertation étroite avec ASO mais aussi avec le département et les communes. Le choix que nous avons fait en Charente-Maritime est de découper le parcours en tronçons pour définir ainsi sur chacun d’entre eux des horaires de fermeture et de réouverture des routes. L’objectif étant de limiter au maximum la gêne pour les usagers.

Nous avons effectué un intense travail de communication et d’information auprès de la population et je tiens d’ailleurs à remercier les médias locaux qui relaient depuis plus de quinze jours les messages auprès de la population pour que chacun puisse anticiper ces restrictions de circulation pour les deux jours à venir. Les clés de la réussite pour cet événement résideront dans une excellente coordination inter-services, une bonne concertation avec nos partenaires que sont les collectivités locales, l’organisateur du Tour, et le professionnalisme qui est inhérent à nos services. Le temps qui s’est écoulé depuis l’annonce du report de deux mois de l’épreuve a été largement consacré à la mise au point du volet de sécurité sanitaire du Tour de France, en collaboration tant avec l’organisateur qu’avec l’agence régionale de santé.

Ce mardi, les Iles de Ré et d’Oléron seront coupées pendant plus de sept heures du continent. Ce qui nous a conduit à mettre en place un dispositif spécifique pour garantir le secours à personnes sur les îles pendant le déroulement de l’étape du Tour. Ce qui se traduit par le pré-positionnement des services sur les îles de gendarmes, de sapeurs-pompiers, de secouristes et d’urgentistes. Trois hélicoptères seront également mobilisés pour l’ensemble du département en cas de besoin. Le centre opérationnel départemental est activé en préfecture depuis ce lundi 7 septembre et deux sous-préfets sont présents dans les postes de commandement placés aux villes de départ et d’arrivée.

Organiser une étape du Tour de France en tant que préfet est assez inoubliable. Cela requiert énormément de préparation. Cet événement suscite une immense ferveur. Plus de 1300 fonctionnaires sont mobilisés ce mardi sur l’ensemble du département, et je pense qu’ils sont tous heureux de participer à cet événement qui leur laissera un grand souvenir. Je me réjouis personnellement de voir cette étape qui s’annonce exceptionnelle entre l’Ile d’Oléron et l’Ile de Ré. »

Colonel Bruno Makary, commandant de groupement départemental de gendarmerie de Charente-Maritime

Colonel Bruno Makary commandant de groupement départemental de gendarmerie de Charente-Maritime

« Ce Tour de France est exceptionnel pour la Charente-Maritime. Nous le préparons depuis septembre 2019. C’est une mobilisation générale dans le département de l’ensemble des forces de sécurité, dont la gendarmerie qui intervient sur 95 % de ce territoire. Durant ces trois jours, ce sont à peu près 1200 gendarmes qui se retrouvent pleinement mobilisés. Quand ce parcours unique a été dessiné dans le département, nous avons bien sûr immédiatement pris en compte la gestion des ponts vers l’Ile-d’Oléron et l’Ile de Ré, très en amont, que l’on rouvrira après le passage du Tour. Cela a nécessité un pré-positionnement de forces sur les deux îles mais également une capacité de « bascule »de nos effectifs sur le continent. Nous engageons également des moyens exceptionnels avec sept embarcations de la brigade nautique, à la fois de Charente-Maritime, mais également de Gironde et de Vendée, sans oublier les moyens de la gendarmerie maritime. Nous assurons la sécurité ainsi de la « flottille du Tour », soit 80 à 100 vieux gréements qui seront sous le pont de l’Ile de Ré en même temps que le passage du Tour. La prise en compte de ce littoral est évidement importante.

Pour la Gendarmerie nationale, la réussite dans ce type d’événement est de toujours anticiper les risques. Tous les scenarii ont été étudiés, nous avons planifié sur le long terme, nous y avons mis les effectifs et les moyens. Nous allons dorénavant passer à la conduite de la mission avec le passage du Tour.

La relation qu’entretient la Gendarmerie nationale avec le Tour de France est historique, depuis 1903, et une présence dans la caravane depuis 25 ans. Ce Tour est exceptionnel, alors que toutes les grandes compétitions sont à l’arrêt, comme les JO de Tokyo, nous avons réussi à motiver l’ensemble des forces, les politiques, les fonctionnaires. Tout le monde est réuni pour que cet événement populaire, qui contribue à la fraternité nationale, se tienne. Nous, forces de sécurité intérieure,  sommes des acteurs de cette fraternité en assurant la sécurité de toutes et de tous pour que la population puisse participer sereinement à cette grande fête que représente le Tour de France. »

Commissaire divisionnaire Myriam Akkari, directrice départementale de la sécurité publique (DDSP) de Charente-Maritime

Commissaire divisionnaire Myriam Akkari, directrice départementale de la sécurité publique de Charente-Maritime

« C’est un événement très mobilisateur pour les forces de police dans le département, mais une mobilisation avec beaucoup de joie car le Tour propose un moment privilégié avec la population.
Cette étape de ce mardi est assez spéciale pour la direction départementale de la sécurité publique de la Charente-Maritime car trois des quatre circonscriptions du département seront traversées, ce qui est relativement rare. Près de trente kilomètres seront effectués dans des zones urbanisées dans les circonscriptions de Royan, de Rochefort puis de La Rochelle, jusqu’au péage de l’Ile de Ré. C’est donc un dispositif d’ampleur qui a été mis en place, mobilisant l’ensemble des effectifs des circonscriptions, mais également des renforts de la sécurité des départements voisins, et aussi d’une brigade équestre des Yvelines pour sécuriser des zones forestières.

Nous avons énormément travaillé depuis de nombreux mois pour préparer au mieux ce dispositif entre tous les services du département, qu’ils soient sapeurs-pompiers, gendarmes, policiers municipaux, membres des services techniques. Nous nous sommes répartis les missions, avons échangé sur les dispositifs mis en place par chacun. Chacun connaît le travail des autres services, ce qui crée une véritable complémentarité, indispensable pour agir ensemble et intervenir en cas d’événement.

Ce sont 300 personnes qui sont mobilisés uniquement pour le dispositif de sécurisation du Tour, mais nous n’oublions pas nos missions traditionnelles de police-secours, d’écoute des victimes, de recueil de plaintes et de gestion de l’investigation. Je serai pour ma part dans une salle du commissariat de La Rochelle, spécialisée pour le maintien de l’ordre et les gros services d’ordre, pour diriger et coordonner l’ensemble des effectifs du département.

Le Tour de France fait partie de mes plus beaux souvenirs professionnels car c’est toujours le résultat d’un énorme travail collectif en amont. J’ai déjà eu la chance d’organiser de tels dispositifs sur différents postes précédents en Corse et dans la Saône-et-Loire, et à chaque fois nous tirons une satisfaction collective du travail bien accompli. »

Contrôleur général Pascal Leprince, directeur départemental des services d’incendie et de secours (SDIS) de Charente-Maritime

Contrôleur général Pascal Leprince SDIS Charente-Maritime

« L’impact pour les forces du SDIS a un peu changé car nous partions initialement sur une course traversant le département en pleine saison estivale et il est vrai qu’en Charente-Maritime l’été est un moment très fort avec plus de 700 sapeurs-pompiers pour la saison. Cet événement s’est donc décalé, ce qui nous a laissé un peu plus de temps pour parfaire notre organisation, mais le contexte sanitaire nous a contraint à sans cesse nous adapter en termes de posture. S’agissant de l’organisation mise en place par le SDIS, nous avons réorganisé le département en quatre secteurs : Ile de Ré, Ile d’Oléron, un secteur au nord de la Rochelle et un secteur au sud, au-dessous de Rochefort. 230 sapeurs-pompiers sont ainsi mobilisés uniquement pour le Tour de France, sans compter les 500 autres hommes qui sont mobilisés pour gérer le quotidien et le reste de l’activité opérationnelle.

La fermeture des ponts n’est pas si exceptionnelle pour nous, car nous sommes confrontés à des tempêtes l’hiver et donc contraints dans ces cas-là à fermer temporairement les ponts. A chaque fois notre posture est la même : déplacer des moyens, qu’ils soient de secours à personnes, ou incendie, des secours médicaux, des navettes par hélicoptère. L’hélicoptère Dragon 17 est ainsi pleinement mobilisé ce mardi pour faire face le cas échéant à une nécessité de projeter des personnels sur les îles ou à gérer une évacuation urgente de personnes. Nous avons donc totalement revu notre posture départementale pour délocaliser des centres de secours à des endroits où on ne pourra plus accéder comme en temps normal.

Nous avons également réalisé un fort travail, aux côtés de nos collègues policiers et gendarmes, de reconnaissance des routes et sur les points de cisaillement, car notre mission est de faire en sorte que tout se déroule dans les meilleures conditions. Pour cela on ne peut pas arrêter un peloton, il faut donc que la vie continue pendant que le peloton passe.
Nous avons également partagé notre cartographie du territoire avec l’ensemble des forces en amont et partageons ce mardi une cartographie numérique en temps réel qui permet de partager l’information entre tous les postes de commandement du département, jusqu’au COD de préfecture et au CCTDF. »

Nathalie Champlong, chef du service de la communication interministérielle de la préfecture de Charente-Maritime

Nathalie Champlong, chef du service de la communication interministérielle de la préfecture de Charente-Maritime

« Nous nous préparons depuis six mois pour cet enjeu important que représente le Tour de France. L’enjeu des déplacements et de la mobilité a été prioritaire pour la communication. Nous avons souhaité parler à toute la population, aussi bien celle de Charente-Maritime qui est directement impactée par le passage du Tour, qu’auprès du public venu d’ailleurs. Il a donc fallu différencier et adapter nos messages. Nous avons parlé aux professionnels de santé, aux parents d’élèves, aux commerçants, aux soignants… Le département de Charente-Maritime nous a permis d’obtenir une pleine page dans le journal Sud-Ouest pour expliquer les restrictions qu’engendreront le Tour sur le quotidien de la population, de même que via la radio avec des interviews du préfet. Nos messages avaient pour but de rassurer avant tout la population, en expliquant notamment les mesures mises en place pour les secours sur les îles, et de lui demander d’anticiper au mieux ses déplacements. Nous avons multiplié les supports de communication en notre possession : site Internet, Twitter, et nous profitons du Tour pour lancer notre compte Instagram. Nous avons pris aussi le parti de publier des infographies dans un style plus détendu pour faire passer nos messages, sans être donneur de leçons. »