Visite de M. Bernard Cazeneuve à l'église Assyro-Chaldéenne de Sarcelles

23 décembre 2014

M. Bernard Cazeneuve a prononcé un discours lors de sa visite à l'église Assyro-Chaldéenne de Sarcelles, le mardi 23 décembre 2014.


- Seul le prononcé fait foi -

Mon père,
Mesdames et Messieurs,

La beauté de la cérémonie à laquelle vous m’avez convié m’a profondément touché.

C’est la première fois ce soir que j’entends un chœur chanter en araméen, cette langue dont on dit qu’elle fut la langue du Christ.

Je mesure la gravité du moment que traverse votre communauté et je partage votre tristesse en songeant que demain, pour la première fois peut-être depuis vingt siècles, la messe de Noël ne sera pas célébrée à Mossoul.

En cette veille de Noël, j’ai donc voulu être ici, parmi vous, pour adresser au nom de tous les Français, qu’ils soient croyants ou non, un message d’amitié et de solidarité aux familles d’Irak qui ont trouvé asile sur notre sol après avoir subi de terribles épreuves. Près de 700 de ces frères humains persécutés sont déjà arrivés en France. Qu’ils sachent qu’ils sont les bienvenus chez nous.

Je veux également remercier tous ceux qui leur ont porté secours et leur exprimer l’estime de la République. Aux agents des consulats français, à Erbil et à Bagdad, qui ont permis leur venue. Aux familles de Sarcelles qui les ont accueillis et qui leur servent encore à présent de médiateurs pour les accompagner dans une existence nouvelle. Aux élus, aux fonctionnaires, aux associations, qui se sont mobilisés pour leur procurer des conditions d’existence dignes. A la communauté syro-chaldéenne, réunie dans cette église, et au père Sabri Anar, pour avoir tenté d’adoucir la tristesse de leur exil, par vos chants, vos prières et votre sollicitude.

Il est beau qu’une valeur civique, la solidarité, et une vertu chrétienne, la charité, se rejoignent ainsi pour faire travailler de concert, pour une noble cause, les croyants et les non-croyants. Il me semble qu’il n’y a plus ce soir que des hommes et des femmes de bonne volonté, réunis pour donner corps à cette grande ambition qu’est l’asile.

Je veux vous dire aussi que nous devons toujours garder l’espoir. Le chemin de l’exil n’est pas sans retour. Des millions d’hommes et de femmes dans le monde, de toutes confessions, sont révoltés par l’injustice qui a été faite aux chrétiens d’Irak et aux autres minorités religieuses persécutées. La France s’est engagée avec ses alliés pour tenter de ramener la paix et la démocratie dans ce pays. Son ambition est de permettre à tous les exilés de regagner leurs foyers afin d’y vivre librement et paisiblement.

C’est là le vœu que je forme ce soir pour vous, avec vous.

Je vous remercie pour votre invitation et vous souhaite un très joyeux Noël.