Brice Hortefeux à la Gare de Lyon : sécurité dans les transports et lutte contre les vols de téléphone portable

30 décembre 2010

Jeudi 30 décembre, Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration s'est rendu au PC sécurité de la gare de Lyon et à la station correspondante de la ligne 14 du métro parisien pour évoquer la sécurité dans les transports et notamment la lutte contre les vols de téléphone portable.


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Soulignant que ce déplacement prend un "relief particulier" avec le tragique décès, lundi, d’une jeune femme violemment bousculée dans un escalier de la station Etienne Marcel par un voleur en train de prendre la fuite, le ministre de l’intérieur a tenu à "adresser tout son soutien à la famille et aux proches endeuillés" de la victime. Il les a assurés que "tout est fait pour retrouver au plus vite son agresseur" car "grâce à l'exploitation de vidéoprotection et des éléments fournis par des particuliers, nous avons un signalement très précis".

Pour Brice Hortefeux, la sécurité dans les transports, ce sont "trois efforts permanents" : le ciblage des actions, la coordination des acteurs et l’anticipation des menaces.

Premier effort : concentrer l’action des forces de sécurité là où elle est réellement nécessaire.

Comme le ministre l’avait annoncé en avril dernier, les préfets ont réalisé un diagnostic précis de la situation pour identifier les portions de réseaux et les créneaux horaires les plus sensibles en matière de délinquance. Aujourd’hui, partant de ce diagnostic, ils mettent en œuvre des plans de sécurisation spécifique précisément là où les conditions locales l’exigent. À ce stade :

  • 93 plans sont en cours de réalisation sur le réseau ferré de province ;
  • en Île-de-France, le préfet de police pilote le même effort sur les 20 lignes et les 100 gares les plus sensibles du réseau ;
  • enfin, dans toute la France, 89 plans sont en cours d’élaboration pour sécuriser les lignes les plus sensibles des transports de surface [bus, tramway].

Parallèlement, la sous-direction régionale de police des transports a ajusté ses objectifs aux circonstances. Cela lui permet, en particulier, de mener régulièrement des opérations ciblées sur les lignes les plus sensibles et aux moments les plus critiques. Gare du Nord, par exemple, 66 opérations "coups de poing" ont été menées depuis le 1er avril dernier et, déjà, les résultats sont là puisque le nombre d’infractions constatés par les services est en baisse de - 13,20% sur les onze premiers mois de l’année.

Deuxième effort : mieux coordonner l’action des différents acteurs de la sécurité dans les transports.

Là encore, le ministre a tenu son engagement pris en avril dernier puisque l’unité de coordination de la sécurité dans les transports en commun est une structure désormais pleinement opérationnelle. Elle se réunit chaque semaine. Grâce à elle, les différents acteurs de la sécurité des transports et les opérateurs peuvent partager les informations dont ils disposent, échanger leurs bonnes pratiques et coordonner leurs actions.

Troisième effort : intervenir aussi en amont que possible en anticipant les incidents susceptibles de troubler la tranquillité des voyageurs.

Cela passe d’abord, en Île-de-France, par la cellule de veille active créée à la demande du ministre au sein du centre de commandement de la sous-direction régionale de la police des transports. Elle permet, en particulier, de surveiller en temps réel les mouvements des bandes violentes et d’orienter de manière quasi-immédiate l’action des patrouilles sur le terrain pour éviter, par exemple, qu’elles ne convergent vers un lieu pour s’affronter.  Elle permet, aussi, d’identifier rapidement les auteurs d’agressions dans les transports afin d’éviter qu’ils ne récidivent. Ce fut le cas, par exemple, le 28 novembre dernier : prévenue de l’agression d’une femme à la station Ségur, la cellule de veille active a immédiatement exploité les possibilités de la vidéo-protection pour en identifier les auteurs et les repérer sur le réseau. Grâce à sa réactivité, ces individus ont pu être interpellés le jour même à la station Église de Pantin alors qu’ils s’apprêtaient à commettre un autre méfait.

Cela passe, aussi, par des partenariats étroits avec les opérateurs de transport. Celui noué avec la RATP en Île-de-France fait figure de modèle.

Modèle, d’abord, en raison de l’étendue et de la modernité de son dispositif de vidéo-protection :

  • 17 000 caméras sont  embarquées dans les bus et les tramways en plus des 8 200 appareils déployés dans les métros et les RER ;
  • le raccordement de ces caméras aux PC sécurité de la RATP et de la police permet d’exploiter les images en temps réel c’est-à-dire, concrètement, de faire échec à certaines agressions et de résoudre plus rapidement celles qui n’ont pu être anticipées. Il y a encore quelques jours, par exemple, le 21 décembre, l’exploitation des images de vidéo-protection a permis aux policiers de déférer à la justice un individu de 35 ans soupçonnés d’être l’auteur de 8 faits d’agressions sexuelles commis entre le 28 août et le 13 décembre sur 3 lignes du métro parisien.

Modèle, ensuite, en raison de son PC sécurité dont l’efficacité repose autant sur les quinze années d’expérience accumulées depuis sa création en 1995 que sur le recours à des moyens à la pointe de la technologie. Ainsi, le système AIGLE [aide à l’intervention globale sur les lignes en exploitation] qui réunit, dans un seul dispositif global, tous les moyens opérationnels susceptibles de faciliter l’action des acteurs de la sécurité comme, par exemple, la radiolocalisation des autobus et des véhicules d’intervention de la police et du GPSR, la gestion des alarmes localisées sur fond cartographique ou encore la radio-communication par réseaux numériques aériens et souterrains.

En 2011, grâce notamment à la loi d’orientation et de programmation de la sécurité intérieure (LOPPSI), Brice Hortefeux entend cibler tout particulièrement les violences aux personnes commises dans les transports
L’article 24 de la LOPPSI est, en effet, spécifiquement dédié au renforcement de la sécurité dans les transports. Il crée, tout d’abord, un délit de pénétration illégale dans les cabines de pilotage de trains. En outre, il précise et accroît les missions des agents de sécurité de la SNCF et de la RATP :

  • en leur permettant de procéder à des vérifications d’identité ainsi qu’à la verbalisation des infractions qu’ils relèvent ;
  • en créant une injonction à quitter l’espace d’un transport public. Très concrètement, ces agents disposeront désormais des moyens de contraindre les fauteurs de trouble à sortir des rames, des wagons, des couloirs ou des gares dont ils perturberaient la tranquillité.

La LOPPSI permettra aussi d’apporter une réponse durable au nouveau fléau que constitue le vol de téléphone portable, notamment dans les transports en commun. En effet, si les vols de téléphone portable ne sont pas spécifiques à la délinquance dans les transports en commun, ils en constituent néanmoins une part très importante et expliquent la progression de près de + 40% des vols avec violences sur les réseaux parisiens. Sur les 1 071 objets dérobés avec violence dans le métro en novembre, par exemple, 820, soit plus de 75%, étaient des téléphones portables et 521 [soit 48,64% du total des objets dérobés] des iPhones. C’est ce que les policiers de la préfecture de police ont baptisé « l’effet iPhone ».  Bien entendu, les services de police sont totalement mobilisés pour retrouver les auteurs de ces vols avec violence et, en particulier, ceux commis au cours des derniers jours. Voilà la réalité de la délinquance telle que nous la constatons présentement dans les transports en commun.
Pour contrer la progression de ces vols avec violence, deux mesures ont été prises :

  • première mesure : en lien étroit avec les opérateurs de transports, la préfecture de police a ainsi lancé une grande campagne de sensibilisation : 50 000 tracts concis et pédagogiques, disponibles en plusieurs langues, sont actuellement distribués aux usagers pour leur rappeler quelques consignes de prudence élémentaire. « Il est indispensable que chacun fasse preuve d’une particulière vigilance compte tenu de l’attrait que suscitent ces téléphones portables et des faits de violence qu’ils engendrent » a mis en garde Brice Hortefeux.
  • seconde mesure : une fois la LOPPSI votée, il sera possible de bloquer non seulement la carte SIM d’un téléphone volé mais encore l’appareil lui-même, rendant son vol sans intérêt.

Le ministre de l’intérieur a prévenu :

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Les choses sont claires : en 2011 comme en 2010, nous sommes déterminés à tout mettre en œuvre pour qu’aucun de nos concitoyens n’ait plus à baisser les yeux devant des voyous qui n’ont rien d’autre à faire que de perturber le fonctionnement des transports en commun.

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Enfin, à la veille du réveillon de la Saint-Sylvestre, Brice Hortefeux a évoqué le dispositif de sécurité mis en place pour la fin de l’année.
"Comme chaque année, le Gouvernement a pris les devants pour que tous nos concitoyens puissent profiter sereinement de cette période de fêtes" a souligné le ministre en rappelant ces différentes initiatives :

Le ministre a expliqué cette "mobilisation totale" par la menace terroriste qui plane à l’heure actuelle sur l’Europe, citant le double attentat de Stockholm, le 12 décembre, la vague de colis piégés adressés il y a quelques jours à plusieurs ambassades romaines, l’arrestation, mercredi, au Danemark et en Suède, de cinq individus suspectés de préparer un attentat contre le quotidien danois qui avait publié en 2005 des caricatures du prophète Mahomet et les deux explosions qui ont visé, jeudi, des intérêts grecs.

Rappelant que 'nous devons rester absolument vigilants et totalement  mobilisés contre le risque terroriste', le ministre a confirmé que dans le cadre du plan Vigipirate rouge renforcé, "militaires, policiers et gendarmes sont plus que jamais attentifs au moindre signe avant-coureur d’attentat' Concrètement, chaque jour, ils sont plus de 4 300 à sécuriser les cibles potentielles d’attentats c’est-à-dire, par exemple, les gares et notamment la gare de Lyon ou les lignes de métro comme la ligne 14. En cas d’alerte à la bombe sur les réseaux de transports, ils reçoivent l’aide des équipes de la police des transports, parfaitement entraînées à réagir à ce type de situation.  En outre, au-delà de ces mesures visibles, le ministre a salué le travail effectué en amont par la direction centrale du renseignement intérieur et la direction centrale de la police judiciaire pour déjouer toute tentative d’attentat.

Pour Brice Hortefeux, cette mobilisation totale des forces de sécurité vise, aussi, à éviter les débordements qui se produisent trop souvent au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre. Pour que chacun puisse profiter du passage à la nouvelle année en toute sérénité, le ministre a demandé aux préfets et aux forces de sécurité de prêter une 'attention toute particulière à la sécurité des réseaux de transports', particulièrement empruntés cette nuit-là par nos concitoyens sortis faire la fête ou par les touristes présents dans la capitale à ce moment symbolique de l’année. Plus globalement, sur l’ensemble de l’agglomération parisienne, ce sont 10 260 hommes et femmes dont 2 200 pompiers et personnels de secours qui seront mobilisés sur le terrain pour la protection de nos concitoyens.

Brice Hortefeux :

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Je poursuis avec détermination et constance un objectif simple : assurer partout, la sécurité de tous.  Grâce à l’engagement et au dévouement des forces de sécurité, la sécurité, c’est non seulement partout, c’est non seulement pour tous, mais c’est aussi à tout instant, y compris pendant les fêtes de fin d’année.

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