Les produits de la mer, principalement les huîtres, attirent les convoitises et sont la cible de vols et de trafics divers, plus particulièrement à l'approche des fêtes de fin d'année. Sur l'ensemble du littoral, les unités de la gendarmerie exercent une surveillance, accrue au cours des périodes sensibles.
La gendarmerie maritime et la gendarmerie départementale s'associent dans la lutte contre les vols d'huîtres, notamment la nuit. Illustration avec cette opération de surveillance nocturne.
Début de soirée sur la commune de Plouhinec. Les gendarmes départementaux interceptent depuis 19 h 30 toutes les fourgonnettes qui circulent sur le pont Lorois, point de passage obligé vers les parcs ostréicoles de la ria d'Étel. Sur le parking, deux gendarmes maritimes de la brigade de surveillance du littoral (BSL) de Lorient contrôlent les véhicules à la recherche de produits de la mer dérobés. Ils sont renforcés par deux militaires de la brigade de recherche en civil qui effectuent des surveillances ciblées plus discrètes. Près de Carnac, deux gendarmes de la BSL de Lorient équipés de motos tout-terrain circulent aux abords des parcs et entre les cabanes des ostréiculteurs pour détecter tout mouvement suspect. Sur l'eau, dans la ria d'Étel, un zodiac de la BSL de Lorient équipé de jumelles de vision nocturne patrouille et contrôle toutes les embarcations présentes. D'autres points de contrôle et des patrouilles sont mis en place sur le littoral par la compagnie de gendarmerie départementale de Lorient. Un hélicoptère du détachement aérien de Saint-Nazaire (44) survole les parcs à huîtres. Ce soir, aucun trafiquant d'huîtres ne sera interpellé. Mais ce n'est pas l'objectif principal de ce type d'opération, qui est surtout d'être visibles pour dissuader les éventuels voleurs.
Les cavaliers de la garde républicaine renforcent la gendarmerie départementale dans sa mission de surveillance des parcs.
Été comme hiver, le cheval apporte une vraie plus-value.
Présents l'été dans le cadre de la sécurisation des zones d'affluence saisonnière, les cavaliers de la garde républicaine et leur monture sont également actifs l'hiver sur les zones ostréicoles de la baie des Veys et de Meuvaines dans le Calvados. Patrouilles au plus près des parcs, contrôles préventifs, contacts permanents avec les ostréiculteurs… Huit cavaliers se relaient tous les jours pendant deux semaines, à la fin du mois de novembre et au début du mois de décembre, pour sécuriser les 180 hectares de parcs ostréicoles. Le cheval apporte une vraie plus-value. La position haute du cavalier lui permet d'observer au loin et de s'approcher au plus près des parcs. En parallèle, afin de rendre les contrôles plus efficients, la gendarmerie a sollicité, dès 2009, auprès des responsables d'exploitations ostréicoles que leurs engins soient clairement identifiés avec un numéro en adéquation avec la carte des parcs ostréicoles. Ces dispositifs se révèlent efficaces, puisque aucune plainte n'a été enregistrée depuis deux ans, alors que 8 tonnes d'huîtres avaient été dérobées en 2008 et 2 tonnes en 2009. À noter qu'une autre escouade de la garde républicaine était présente dans la Manche, en charge de la surveillance des parcs ostréicoles d'Agon-Coutainville.
Avec plus de trois cents ostréiculteurs, le bassin d'Arcachon est l'une des plus importantes zones ostréicoles de France.
Les vols concernant de grandes quantités de coquillages, la brigade nautique d'Arcachon s'est alliée avec les éleveurs.
Une présence quasi permanente dans les parcs, une forte aptitude à repérer les comportements qui ne collent pas avec une bonne pratique de l'ostréiculture… Les gardes-jurés, ostréiculteurs professionnels ou retraités du métier, sont de précieux partenaires des unités de gendarmerie dans la lutte contre les voleurs d'huîtres. Une présence insolite, un numéro d'identification de bateau, de louches allées et venues… les gardes-jurés pêchent du renseignement qu'ils renvoient aux gendarmes. "Ces informations nous permettent de mieux cibler nos contrôles, assure l'adjudant Laurent C., adjoint au commandant la brigade nautique d'Arcachon. Des investigations plus poussées peuvent être conduites sur la base de ces renseignements." Bénévoles, les gardes-jurés ne sont pas armés et n'ont pas de pouvoir de police. Personne ne les connaît, ce qui leur permet d'opérer en toute discrétion. Efficace, ce partenariat ne remplace pas les dispositifs de surveillance plus classiques mis en place par les gendarmes de la brigade nautique d'Arcachon, de jour comme de nuit. Grâce à l'ensemble de ces dispositifs, la quantité d'huîtres volées sur le bassin est passée de 17 tonnes en 2010 à 4,6 tonnes en 2012.