Rapport consacré à la formation des imams et des cadres religieux musulmans

16 mars 2017

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et Bruno Le Roux, ministre de l’Intérieur, ont missionné, en septembre dernier, Mme Catherine Mayeur-Jaouen, historienne, Mme Mathilde Philip-Gay, juriste, et M. Rachid Benzine, islamologue, dans le cadre d’un rapport consacré à la formation des cadres religieux musulmans et à la création de pôles d’excellence en islamologie dans les universités françaises.

Le rapport définitif remis aujourd’hui aux ministères de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et au ministère de l’Intérieur par la mission dresse un double état des lieux :

  • d’une part, de la formation des imams par les instituts privés et de la déperdition croissante d’étudiants partis étudier l’islam à l’étranger. Au-delà de cette formation d’imams, le rapport constate la forte demande d’enseignement de l’arabe et de cours de religion dans les mosquées, et le rôle important qu’y jouent les femmes comme enseignantes et comme étudiantes.
  • d’autre part, le rapport évalue l’enseignement et la recherche proposés par l’Université française en islamologie, sur les mondes musulmans et plus généralement sur le fait religieux. La mission constate une forte demande de connaissance sur ces sujets, de la part de la société française dans son ensemble.
  • Le rapport propose un plan d’actions. Il préconise la création de pôles d’excellence en islamologie, sur les mondes musulmans et le fait religieux. Ces pôles répartis sur le territoire national devraient proposer enseignement et recherche inscrits dans différentes disciplines des sciences humaines et sociales.

En matière de formation des cadres religieux musulmans, le rapport préconise la création de bi-parcours entre universités et instituts de formation d’imams. Ces bi-parcours donneront accès à l’apprentissage de disciplines non-théologiques dans des disciplines variées dans le champ des sciences humaines et sociales. Elles permettront d’enrichir la formation des futurs cadres religieux aux côtés des autres étudiants et professionnels intéressés.

Ces parcours s’appuieront sur le réseau récemment constitué, dans quinze Universités françaises, des diplômes universitaires (DU) sur le fait religieux et la laïcité.

Plusieurs universités qui ont manifesté leur intérêt pour ce projet souhaitent s’engager dès la rentrée à venir : il s’agit des Universités Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean Moulin Lyon 3 et La Réunion.

Le rapport suggère également le développement d’un campus numérique de ressources sur l’islam, qui permettra d’offrir une base d’informations fiables et diversifiées, ainsi qu’une politique d’édition et de traduction (manuels, recueils de textes bilingues pour l’enseignement).

Les perspectives ouvertes par ce rapport participent du travail mené, en lien avec les acteurs du culte musulman et des représentants de la société civile, pour renforcer et valoriser l’islam de France. Ce travail est aussi le fruit des échanges tenus dans le cadre des trois « instances de dialogue » (15 juin 2015, 21 mars et 12 décembre 2016) et complète l’action de la Fondation pour l’Islam de France, créée le 8 octobre 2016 pour intervenir dans le champ social, éducatif et culturel. Cette dynamique s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris pendant le quinquennat, notamment avec le financement de projets de recherche et la création de postes dédiés à l’islamologie et aux mondes musulmans.

Communiqué de presse commun de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et Bruno Le Roux, ministre de l’Intérieur, en date du 16 mars 2017.